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Formation : un facteur clé de rétention

Formation | publié le : 16.10.2024 | Gilmar Sequeira Martins

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Formation : un facteur clé de rétention

Crédit photo rawintanpin/Adobe Stock

Face à l’évolution des organisations et l’arrivée de l’IA, les salariés misent sur le développement de leurs compétences pour augmenter leurs opportunités de carrière.

La mutation du travail accélère. C’est en tout cas l’opinion des salariés selon une étude de PwC1 menée auprès de 56.000 salariés à travers le monde, dont 2.000 travaillant en France. Durant l’année écoulée, entre le premier trimestre 2023 et 2024, près de 6 salariés sur 10 (62 %) à travers le monde et près de 1 sur 2 (48 %) en France déclarent avoir constaté d’importantes évolutions.

La plus notable est l’augmentation de la charge de travail puisqu’elle est mentionnée par 45 % des travailleurs en France et dans le monde. Une majorité (55 %) de la génération Z partage ce constat en France. Autre changement majeur : 40 % des salariés dans le monde et 34 % en France estiment que leur périmètre de responsabilités a évolué « de manière importante ou très importante ».

Le changement est devenu permanent

L’étude note aussi que le changement n’est plus perçu au sein des entreprises comme un événement ponctuel ou exceptionnel, mais comme « un continuum ». Plus de 7 salariés français sur 10 (76 %) se déclarent disposés à s’adapter à de nouvelles méthodes de travail. Selon les auteurs du document, cette situation va exiger des dirigeants des efforts pour mieux engager les collaborateurs.

Une démarche qui sera d’autant plus nécessaire que les salariés français s’estiment trop peu associés aux décisions dont les finalités leur échappent souvent. L’étude révèle ainsi que si 42 % d’entre eux se déclarent prêts à s’engager dans des changements, plus des trois quarts (76 %) affirment que les transformations ne sont pas bien expliquées. De quoi souligner l’importance des dispositifs de « conduite du changement ».

Où est l’IA ?

L’IA peut-elle les aider ? Selon l’étude, les salariés travaillant en France n’ont pas adopté aussi rapidement que les autres cette technologie, même s’ils estiment qu’elle leur permettrait d’être plus efficaces. S’ils sont très nombreux (74 % c/ 82 % à l’échelle mondiale) à l’utiliser dans la sphère privée pour gagner du temps, la moitié (52 % c/ 37 % à l’échelle mondiale) déclare ne l’avoir jamais utilisée au travail. La proportion de salariés français utilisant au quotidien l’IA au travail reste très faible (6 %). Elle ne devient significative que chez la génération Z (11 %).

Les salariés français se démarquent aussi par leur enthousiasme modéré sur les bénéfices que l’IA pourrait apporter à leur développement de carrière. Plus de 6 sur 10 (64 % c/ 76 % dans le monde) estiment que cette technologie peut contribuer à une hausse des salaires, presque autant (60 %) qu’elle va augmenter la qualité de leur travail et 59 % qu’ils pourront ainsi devenir plus créatifs.

Partir faute de formation

Cette évolution technologique pousse nombre de collaborateurs à miser sur le développement de leurs compétences pour évoluer professionnellement. Plus d’un quart des salariés à travers le monde (28 %) déclarent vouloir quitter son poste au cours des 12 prochains mois. Parmi cette cohorte, plus des deux tiers motivent leur projection en plaçant le développement des compétences au cœur de leur décision de rester ou partir de leur employeur actuel.

Dans l’Hexagone, 2 salariés sur 10 (20 %) envisagent de changer d’emploi. Parmi eux, plus de 7 sur 10 (72 %) motivent cette décision par l’offre de formation proposée par leur entreprise et moins de la moitié (43 %) estiment que leur employeur consacre assez d’énergie au renforcement de leurs compétences.


(1) L’étude Hopes & Fears a été menée en mars 2024 auprès de 56.600 salariés ou personnes actives à travers 50 pays et territoires, dont 2.050 Français. L’échantillon a été établi de manière à refléter un ensemble de secteurs d’activité, de caractéristiques démographiques et de modes de travail.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins