Malgré la crise sanitaire, l’effondrement attendu de l’investissement formation n’a pas eu lieu. Les directions et services RH ont su se montrer résilients. Selon l’édition 2021 du baromètre Transformations, compétences et learning réalisé par le groupe Cegos et dont les résultats ont été publiés le 12 octobre 2021, 30 à 60 % du corps social des organisations avaient pu, en mars 2020, bénéficier d’une action de formation. Presque 90 % des services ressources humaines ont ainsi adapté leur offre à la réalité pandémique. Au sein de certaines entreprises, c’est presque la moitié de l’offre totale qui a ainsi été renouvelée. L’aide financière débloquée pendant la crise au titre du FNE-Formation a constitué un renfort salué par les services RH : 46 % d’entre eux ont ainsi pu maintenir leur effort de formation et 34 % l’ont même augmenté au-delà des prévisions initiales.
Autre conséquence de la pandémie et des confinements : les salariés sont de plus en plus maîtres de leur propre formation. 54 % des sondés indiquent ainsi avoir été à l’initiative des dispositifs dont ils ont bénéficié. Cette prise d’initiative se traduit par la conviction, partagée par 63 % des salariés, que la formation relève autant d’eux que de leur employeur. Ils sont d’ailleurs 64 % à se dire prêts à se former hors de leur temps de travail et 36 % à assumer une partie des coûts de la formation. Dans ces conditions, le compte personnel de formation apparaît aux deux parties comme un dispositif de plus en plus pertinent à activer (83 % des salariés le voient comme un outil utile, dont 85 % dans le secteur privé). Son usage se démocratise chez les salariés (en 2021, 69 % se sont déjà connectés à l’appli Mon compte formation, soit 13 points de plus que l’année précédente) et 34 % imaginent même l’utiliser pour financer une formation longue. Toutefois, l’autonomie dans l’usage du compte n’est pas encore complètement au rendez-vous : 31 % des salariés avouent avoir besoin de leur entreprise pour les épauler dans le choix de leur formation. Côté RH, 29 % indiquent avoir l’intention de négocier un accord de co-abondement du CPF des salariés.
Côté formations, la crise a accéléré la transition distancielle. 58 % des DRH ont ainsi développé des modules réalisables à distance pour leurs salariés en télétravail. C’est 16 points de plus que l’année précédente. Et 48 % ont imaginé des solutions panachées, mi-présentiel ; mi à distance. Les classes virtuelles, notamment, ont connu une nette augmentation : 69 % des entreprises ayant misé sur l'e-learning sont passé par ce dispositif pour former leurs salariés à distance. Et cette tendance s’inscrit de plus en plus dans le paysage : 81 % des salariés (+ 10 pts) et 82 % des services RH estiment que les formations désormais organisées par leur entreprise/organisation auront lieu davantage à distance qu’avant la crise sanitaire.