Lancés par deux jeunes entrepreneuses, les "voyages apprenants" parient sur un apprentissage in situ, sur le modèle des learning expeditions. Ils visent à acculturer les managers au numérique par des visites de sites innovants.

Repenser la formation professionnelle et acculturer les entreprises au numérique. Tels sont les objectifs d'Orianne Ledroit et Marine Ulrich. S'inspirant des learning expeditions – méthodes valorisant l’apprentissage dans de nouveaux environnements pour accompagner le changement –, les deux jeunes entrepreneuses ont créé un programme de formation de 48 heures, baptisé les "voyages apprenants". Objectif, "plonger dans des territoires hybrides", tels que les fablab, les incubateurs de startup ou encore les espaces de coworking.

Grâce à la visite de ces tiers-lieux, les deux fondatrices abordent le numérique comme "une nouvelle façon de faire, de penser, de travailler". Le modèle des learning expeditions amène à la comparaison et à l’échange dans un environnement culturellement différent. "Cela favorise les rencontres, les visites, les échanges avec les acteurs de l’innovation", explique Orianne Ledroit. "On ne peut pas prétendre acculturer aux enjeux de la société numérique en utilisant des méthodes aujourd’hui bouleversées par le numérique lui-même", précise Orianne Ledroit.

Des parcours sur mesure

Ce projet a été développé par Retiss et Artistik Bazaar, les deux entreprises respectives des fondatrices axées sur la valorisation des territoires et l’innovation culturelle. Orianne Ledroit et Marine Ulrich vont jusqu’à parler de "(dé)formation professionnelle plutôt que de formation" pour définir leur ambition de s'éloigner du modèle classique des cours en classe.

Elles ont concocté quatre parcours : un premier, généraliste, pour saisir les fondamentaux des cultures numériques ; un deuxième pour replacer l’humain au cœur du management des administrations ; un troisième axé sur la question de l’innovation culturelle ; un dernier qui met à l’honneur la ville intelligente.

Débriefing

Le 29 mars, le comité de direction de la Caisse d'allocations familiales de Paris tentera l'expérience. L'organisme entend en effet "repenser le lien à l’usager" : l'immersion de ses dirigeants dans de nouveaux lieux d'innovation doit nourrir sa réflexion. En fonction des besoins des entreprises, les deux "facilitatrices de rencontres" fabriquent des parcours sur mesure. À l'issue du programme, les participants débriefent "pour parler de ce qui a été inspirant". À terme, les deux trentenaires se voient conquérir le marché de l’enseignement supérieur via des écoles formatrices de hauts fonctionnaires ou de cadres.