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Des branches peu actives pour faire connaître leurs certifications

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 18.03.2015 | Manuel Jardinaud

En région ou sur le plan national, les commissions chargées d’établir les listes de formations éligibles au CPF peinent à récupérer les informations auprès des branches.
 

Mais que font les branches professionnelles ? Acteurs incontournables du compte personnel de formation (CPF), ces dernières ne sont pas encore entrées dans la dynamique de la réforme. Et pourtant, leur rôle est essentiel pour établir les listes des formations éligibles. Elles jouent en effet le rôle de certificateur via leurs commissions paritaires pour l’emploi et la formation au niveau national ou régional.

Dix régions dans les clous

Dans les territoires, ce sont les Comités paritaires interprofessionnels régionaux pour l'emploi et la formation (Coparef) qui sont chargés d’établir les listes à la fois pour les chômeurs et pour les salariés. Une mission qui les amène, sur le volet "salarié",  à s'adresser aux branches au niveau local pour connaître les besoins des entreprises.

Et c'est peu dire que les partenaires sociaux ne les aident pas beaucoup. Les régions engagées dans le processus peinent en effet à récupérer de l’information auprès d'eux. A l'exemple de l'Aquitaine, où les deux seules branches actives ne couvrent guère plus de 5% des salariés du territoire. Ou du Languedoc-Roussillon, où le Coparef a réussi à établir une liste grâce, principalement, au soutien de la Fédération hospitalière privée (FHP).

Résultat, à ce jour, seules dix régions ont pu établir une liste de formations pour le volet "salarié". Un chiffre décevant, quand bien même la loi ne les oblige pas à s'en acquitter. Les textes ne les enjoignent en effet à agir que sur le volet "demandeurs d'emploi".

Refus du transport

Au plan national, la situation est également difficile. A ce jour, les remontées des branches pour la liste interprofessionnelle couvrent environ 40% du champ salarié. L’objectif du Copanef (l'instance nationale et interprofessionnelle) pour la version 3 de sa liste, qui doit être en ligne au mois de mai, est d’atteindre 75%. « En ce moment, nous convoquons les CPNE pour comprendre pourquoi elles ne proposent pas d’inscription sur la liste nationale », explique Christian Janin, son président (CFDT).

Oppositions de principe ? difficultés ? blocages ? Toutes les options sont ouvertes pour expliquer ce statu quo. Mais la mauvaise volonté ne semble pas la justification première. Seule la branche du transport routier a ainsi fait savoir son refus de travailler sur le sujet en raison du conflit salarial en cours. Les salariés du secteur apprécieront.

Le Copanef ne baisse pourtant pas les bras. Pour avancer, il a identifié une centaine de branches représentant 90% des salariés, à mobiliser en priorité. « Mais nous avons un problème pour simplement avoir les contacts ! » regrette son président, un peu dépité. Une situation ubuesque qui démontre, une fois encore, l’urgence de réformer les branches alors que la formation professionnelle est brandie comme une priorité absolue.

Auteur

  • Manuel Jardinaud