logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Des apprentis et des élèves-ingénieurs au secours des TPE

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 23.05.2016 | Manuel Jardinaud

Image

L'école Polytech de Lille, associée aux Compagnons du devoir, met ses jeunes en formation à disposition des PME. Objectif, les aider à développer des produits innovants ou à automatiser leur production. Une réussite.

L’opération s’intitule Centaure. Le nom peut paraitre grandiloquent mais le projet se veut concret, pratique et opérationnel. L’école d’ingénieurs Polytech Lille, les Compagnons du devoir du Nord et l’entreprise Festo, spécialiste en automatisme, accompagnent depuis septembre dernier une dizaine de petites entreprises industrielles dans leurs projets de robotisation et de mécatronique. En mettant à leur disposition des duos étudiant-apprenti.

«Les Compagnons du devoir nous ont démarchés avec la société Festo pour essayer de trouver un moyen de valoriser leurs métiers dans l’industrie», explique David Richard, de Polytech Lille. C’était en 2012. Premier projet, la conception d'un membre artificiel d’équidé. Après la réalisation d’un prototype avec des élèves ingénieurs, l’objectif grandit : fabriquer un cheval entier afin de démontrer l'étendue de leur savoir-faire. Le nom est tout trouvé : Centaure.

Un binôme original

L’investissement financier se révélant trop important, une voie alternative est trouvée, avec le soutien du Fonds pour l’innovation F2i de l’UIMM : accompagner les TPE-PME du département dans leurs projets de robotique et d'automatisation. En tout, 500 000 euros sont levés, avec l’aide de la Région, pour permettre la mise à disposition d’un élève-ingénieur dans le cadre de son projet de fin d’études et d’un apprenti-compagnon, futur technicien.

Depuis septembre 2015, dix entreprises industrielles bénéficient du dispositif Centaure. Telle cette start-up qui souhaite élaborer une imprimante 3D de grande dimension afin de produire des pales d’éoliennes. Ou cette forge très peu automatisée qui veut robotiser sa chaîne de production.

Ou encore cette société de 10 salariés, Move Equipment, qui conçoit des systèmes de portage (galeries, monte-charges) pour les véhicules utilitaires.«Deux jeunes ont étudié le principe d’une galerie amovible permettant de charger un véhicule sur le côté à partir du sol», résume Jacky Joyaux, le patron de la TPE. Encadré par un enseignant-chercheur de Polytech, le binôme a beaucoup échangé avec le dirigeant, et rendu son travail en mars. Move Equipment a depuis lancé une étude de marché et va embaucher le jeune compagnon du devoir en contrat de professionnalisation pour développer un prototype.

Un regard différent sur les PME

Le dispositif Centaure devrait s’enrichir de cinq ou six nouvelles PME en septembre prochain. Jacky Joyaux en vante les mérites, au-delà de l’apport technologique. «Ces futurs ingénieurs et techniciens apprennent à travailler ensemble, l’un avec un haut niveau d’expertise, l’autre avec une grande maîtrise pratique. Et ils s'intéressent par ce biais aux besoins des petites entreprises», confie-t-il.

Une analyse partagée par David Richard, qui chapeaute les élèves-ingénieurs qui ont consacré entre 200 et 300 heures à Centaure durant quatre mois. «Cela change leur regard sur les PME-PMI et leur rapport aux dirigeants de ces petites entreprises», confirme-t-il. Une plus-value évidente pour une future insertion dans l’emploi.

Auteur

  • Manuel Jardinaud