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Dans les arcanes du très discret FPSPP

Liaisons Sociales Magazine | Formation Continue | publié le : 25.11.2015 | Manuel Jardinaud

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Le Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels est un organisme méconnu. Il n’en est pas moins un pivot du secteur de la formation, qui gère un gros milliard d’euros. Visite guidée.

La grande salle de réunion, celle du conseil d’administration, a fait le plein ce jeudi d’octobre. Autour de la table de bois clair, gobelets de café et blocs-notes s’alignent devant les représentants des principaux Opca et Fongecif, ces organismes qui financent les formations décidées par les branches et les entreprises.

Ce jour-là, ils sont une trentaine à s’être déplacés au siège du Fonds paritaire de sécurisation des parcours professionnels (FPSPP), à deux pas de la place de l’Opéra, à Paris. La garante de la mise en musique de ce « club utilisateurs » est Karine Dartois, responsable adjointe du service coordination et relations avec les réseaux. Elle égrène l’ordre du jour, consacré à la mise en œuvre du compte personnel de formation (CPF), lancé le 1er janvier dernier.

En tout, trois heures de questions-réponses ininterrompues. Visant à écouter les remontées du terrain sur les bugs du système d’information, à présenter une nouvelle plate-forme d’information commune à tous les opérateurs, à échanger sur les résultats d’un audit du site grand public du CPF et sur ses futures évolutions. Épaulée par des représentants de la délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) et de la Caisse des dépôts et consignations, Karine Dartois maîtrise son sujet, très technique.

Normal, le FPSPP joue un rôle pivot dans le nouvel outil. En plus d’en être un financeur majeur, l’organisme fait désormais office – et de plus en plus – de lieu de conseil et d’accompagnement des acteurs de la formation professionnelle. « Nous sommes en train de passer d’un modèle complexe et lourd, très lié aux financements du Fonds social européen, à un modèle plus agile et réactif avec une forte dimension de service », explique Philippe Dole, directeur général recruté au début de l’année 2015.

Créé en 2010, le FPSPP reste inconnu du grand public. Derrière son sigle imprononçable se cache pourtant une équipe d’une cinquantaine de ­personnes aux missions clés. À eux de gérer, ­dis­tribuer, contrôler et évaluer l’utilisation de 1,366 milliard d’euros provenant, quasi exclusivement, de contributions indirectes des entreprises. En un peu plus de deux ans, les effectifs ont quadruplé.

Leur tanière ? Trois étages d’un bâtiment discret donnant sur l’arrière du Palais Garnier. C’est là que se négocient, se valident et se transfèrent des fonds permettant de financer des congés individuels de formation, des bilans de compétences, des contrats de sécurisation professionnelle à destination des licenciés économiques, des aides spécifiques aux TPE, des formations pour les emplois d’avenir…

Ces dispositifs demandent, pour certains, des appels à projet qu’il faut rédiger, lancer et signer afin d’engager l’argent auprès des Opca, des Opacif ou des Fongecif. Une machinerie complexe, très rébarbative pour les non-initiés, que le FPSPP doit faire vivre au mieux. Avec une mission centrale : réduire les inégalités dans l’accès à la formation. « Nous devons faire en sorte que chaque euro dépensé soit utile et efficace », clame Philippe Dole. Sous le regard approbateur du président de l’institution paritaire, Pierre Possémé, issu de la CGPME. Et du vice-président, Dominique Schott, encarté à Force ouvrière.

Auteur

  • Manuel Jardinaud