Le succès du CPF persiste. En 2023, plus d'1,3 million de personnes sont entrées en formation, ce qui a conduit à investir 2,26 milliards d’euros. Compte tenu des déficits récurrents du dispositif et de la situation des budgets publics, France compétences a déjà annulé en mai 505 millions d’euros de crédits et l’année 2025 devrait se solder par de nouvelles coupes claires.
Le CPF victime de son succès ? Il a en tout cas attiré de larges pans de la population active. Selon le rapport établi par la Caisse des dépôts, officiellement chargée de gérer ce dispositif, plus de 14 millions de profils ont été activés et plus de 7 millions de dossiers de formation acceptés depuis son lancement, pour un coût de 9,87 milliards d’euros. L’application mobile a été téléchargée 5,6 millions de fois et, pour la seule année 2023, l’application et le site ont reçu plus de 66 millions de visiteurs.
En 2023, 1,45 million de dossiers ont été acceptés pour un « coût pédagogique » de 2,26 milliards d’euros. Le nombre d’entrées en formation a dépassé 1,33 million réparti entre 408.955 demandeurs d’emploi (30 % du total) et 923.000 salariés et autres. La répartition par âge montre clairement que les personnes âgées de 25 à 39 ans constituent presque la majorité des utilisateurs (44,7 %). Ils devancent en effet largement les personnes âgées de 40 à 49 ans (23,5 %), celles âgées de 50 ans et plus (21,8 %) et surtout celles âgées de moins de 25 ans, qui ne constituent que 10 % des effectifs.
Coût moyen d’une formation : 1.560 euros
Un écart aussi considérable se manifeste lorsqu’est pris en compte le statut professionnel : 82 % des profils sont des non-cadres. La répartition par niveau de formation montre là encore un écart considérable entre ceux disposant d’un diplôme Bac + 2 ou supérieur (40,8 % du total) et les autres catégories : Bac ou brevet professionnel (21,9 %), CAP ou BEP (19,6 %), ou les personnes disposant du BEPC (16 %). La parité en revanche est de mise puisque les inscrits proviennent en proportions égales des deux sexes.
Quant au coût moyen d’une formation, il atteint 1.560 euros en 2023 pour 61 heures de formation, soit, par rapport à 2022, une hausse de 9 % du coût et de 8 heures de la durée. Derrière cette moyenne se cachent des écarts. Les chiffres du rapport montrent que si le coût moyen des formations dispensées aux demandeurs d’emploi est moins élevé que celui des formations suivies par les salariés et autres (1.430 € contre 1.620 €), la durée moyenne des formations est, elle, plus élevée pour les demandeurs d’emploi (89 heures contre 49 heures).
Il apparaît par ailleurs que salariés et demandeurs d’emplois choisissent des modalités de formation différentes. Alors que les premiers optent à 47 % pour les formations intégralement dispensées en présentiel, loin devant le distanciel (30 %) ou le mode mixte (22 %), les seconds privilégient les formations à distance (42 %) plutôt que le présentiel (33 %) ou mixtes (25 %).
Permis de conduire : 25 % des formations
Quel type de formations ont recherché les utilisateurs du CPF ? En premier lieu (42 %) des certifications enregistrées au répertoire spécifique (RS) ou préparant à un titre ou à un diplôme attestant d’une qualification professionnelle enregistrée au RNCP (20 %). À noter toutefois que 25 % des dossiers de formations validés en 2023 avaient pour objectif l’obtention du permis de conduire. Moins nombreuses mais malgré tout significatives, les formations sont liées à l’accompagnement d’un projet professionnel comptent pour 13 % du total, cette catégorie comportant la réalisation d’un bilan de compétences (6 %), l’aide à la création ou la reprise d’entreprise (Acre) à hauteur de 5 % et l’accompagnement à la validation des acquis de l’expérience (VAE) à hauteur de 2 %.
Dans le détail, les certifications du répertoire spécifique les plus demandées sont le TOEIC (certification professionnelle en langue), les habilitations VTC et transports de marchandises, le certificat d’aptitude à la conduite en sécurité (Caces) et la certification bureautique « ICDL tableur ». Côté diplômes RNCP, c’est le CAP esthétique, cosmétique et parfumerie qui a été le plus demandé en 2023.