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À l'Afpa, « plus de 1 500 de nos formateurs font cours en ligne »

ISRH | Formation Continue | publié le : 09.04.2020 | Benjamin d'Alguerre

Dès le début de la crise sanitaire, l’Afpa s’est engagée à assurer la continuité pédagogique de ses établissements en mode distantiel. Christophe Sadok, directeur ingénierie, formation et qualité, tire un premier bilan.

Comment s’est mis en place le plan de continuité pédagogique de l’Afpa ?
Christophe Sadok :
Heureusement, nous ne partions pas de zéro en matière d’outillage distantiel. La plateforme Métis, développée spécialement pour l’Afpa, est en ligne depuis trois ans maintenant et elle dispose de toutes les fonctionnalités habituelles d’un tel outil (classes virtuelles, forum, wiki, etc.) ainsi que de l’ingénierie pédagogique qui l’accompagne. Évidemment, l’outil ne fait pas la pédagogie à lui tout seul, mais cela nous permet de fonctionner durant cette période très particulière puisque nos centres de formation sont aujourd’hui tous vides de leurs stagiaires. Nous comptions déjà un certain nombre de formateurs maîtrisant l’usage de Métis, mais la crise nous a obligés à accélérer la cadence. Aujourd’hui, 1550 formateurs Afpa peuvent dispenser leurs cours en ligne depuis la plateforme. 10 000 de nos stagiaires (sur 28 000) y sont inscrits et ce nombre augmente progressivement. Actuellement, nous recensons 19 000 connexions par jour. 

L’Afpa fait partie des organismes de formation qui mettent des contenus à disposition d’autres prestataires le temps du confinement. Quels types de contenus ?
C. S :
 Métis a également été mise à disposition des CFA délivrant des titres du ministère du Travail. Nous comptons quelque 160 établissements inscrits à ce jour. Une plateforme Web, MOOC Afpa, a également été mise en ligne. Elle propose gratuitement certains de nos MOOCs ainsi que plusieurs de nos formations modulaires. L’inscription ne nécessite aucun filtre particulier et on peut y trouver aussi bien nos MOOCs « métiers » (pâtisserie, cuisine…) que ceux dédiés au management (connaissance et utilisation du CPF, insertion sociale, mixité dans l’entreprise, handicap, etc.). Les contenus mis à disposition s’étoffent au fur et à mesure. Nous comptons 7 200 inscrits pour ces contenus.

Comment garder les stagiaires en formation malgré leur absence des centres ?
C. S. :
Dès les premiers jours du confinement, l’Afpa a élaboré un cahier des charges concernant la manière de transformer les cours présentiels en cours à distance qui a ensuite été diffusé dans tout le réseau. Le « tout distantiel » rencontrera ses limites. Il existe des cursus qui peuvent être réalisés à distance, d’autres qui exigent la maîtrise de gestes techniques qui ne peuvent être acquis qu’in situ. De la même manière, tous les stagiaires de l’Afpa ne sont pas égaux face au e-learning, exactement comme les salariés en télétravail. Certains sont équipés du matériel informatique adéquat, d’autres non ; certains doivent s’occuper d’enfants, d’autres non ; certains vivent dans des zones à très haut débit, d’autres non, etc. 

Que se passera-t-il pour les stagiaires dont le cursus doit arriver à terme durant le confinement ? La formation se poursuivra-t-elle ? Et qu’adviendra-t-il de leur statut de stagiaire de la formation professionnelle ?
C. S. :
La réponse est entre les mains des financeurs de la formation des stagiaires. Certains peuvent juger que les conditions de la continuité pédagogique sont assurées et poursuivre pendant le temps du confinement, quitte à repousser le moment de la sortie de la formation, afin que les stagiaires puissent éventuellement suivre les apprentissages nécessitant leur présence physique dans un centre après le confinement. Dans ce cas, les stagiaires conservent leur statut et leur rémunération.  D’autres financeurs peuvent choisir d’interrompre les formations. Nous ne sommes pas décideurs. 

Propos recueillis par Benjamin d’Alguerre 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre