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« 75 % de l’activité à l’arrêt », selon la Fédération de la formation professionnelle

Formation Continue | publié le : 14.04.2020 | Benjamin d'Alguerre

Si la Fédération de la formation professionnelle (FFP) a mis plusieurs outils à la disposition des organismes pour les aider à traverser la crise du Covid-19, cette dernière constitue l’occasion pour le secteur d’engager sa transition multimodale, selon Nadine Gagnier, secrétaire générale de la FFP.

Comment le secteur de la formation a-t-il vécu le passage au tout e-learning ?
Nadine Gagnier :
Toute la filière a été rudement secouée par l’annonce du confinement. Du jour au lendemain, on nous demandait de stopper net toutes les formations présentielles pour passer à distance. La FFP a tenté d’être la plus réactive possible en étudiant toutes les solutions pour accompagner le secteur de la formation et ses entreprises durant la crise. Nous avons mis en place un « plan de solidarité » entre éditeurs de contenus, de plateformes ou de logiciels afin d’outiller les organismes de formation et les CFA, et ainsi leur permettre de traverser au mieux la tempête. Nous avons édité un guide afin d’assister nos adhérents dans la transformation de leurs contenus présentiels en formations à distance et d’aider les formateurs à s’adapter à cette nouvelle approche. N’empêche, aujourd’hui, 75 % de l’activité de la filière est à l’arrêt puisque la formation présentielle reste encore largement le mode pédagogique le plus répandu. C’est pourquoi la plus grande de nos inquiétudes concerne la trésorerie des organismes de formation. La FFP est là pour épauler ces structures dans leurs démarches auprès des banques ou de Bpifance pour obtenir des prêts, mais aussi pour demander au Gouvernement un report des charges cette année. Nous sollicitons également les DRH des entreprises clientes pour leur demander de repousser les formations déjà engagées, plutôt que de les annuler. 

Placez-vous des espoirs dans la mobilisation du Fonds national de l’emploi (FNE-Formation) qui doit permettre aux entreprises de disposer de ressources financières pour former leurs salariés en activité partielle ?
N. G. :
D’une manière générale, c’est une bonne nouvelle. Cela peut offrir un bol d’air aux organismes de formation, même si on peut regretter qu’il s’agisse d’un dispositif encore lourd à mettre en place. En tout cas, la FFP s’est battue pour qu’il soit accessible aux entreprises et la décision de Muriel Pénicaud est une excellente chose. Évidemment, nous allons beaucoup communiquer auprès de nos clients afin qu’ils s’emparent de cet outil, mais aussi auprès des OPCO afin qu’ils accompagnent les entreprises dans le montage de leurs dossiers de prise en charge… et pour qu’ils se tiennent prêts à assurer à nouveau les financements des formations dès que l’activité repartira !

Est-ce une occasion pour le secteur de la formation de s’investir davantage dans la formation à distance (FOAD) ?
N. G. :
À chaque chose malheur est bon, et s’il existe une leçon à retenir de cette crise, c’est de nous faire prendre conscience de la nécessaire transformation de l’offre de formation. Que l’on soit un grand groupe ou une petite boîte, il faut être réactif et convertir nos formateurs au e-learning. Évidemment, nous devons en parallèle imaginer les solutions d’accompagnement les plus pertinentes pour nos TPE et PME afin de passer vers une véritable offre multimodale. La crise que nous traversons a au moins le mérite de nous obliger à imaginer des solutions immédiatement opérationnelles et fonctionnelles. La FFP commence d’ailleurs à travailler sur un plan de relance pour l’« après » avec plusieurs axes stratégiques : les entreprises de moins de 50 salariés, la Pro-A, le compte personnel de formation (CPF) de transition professionnelle, etc.

Propos recueillis par Benjamin d’Alguerre

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre