Workiz met en relation étudiants et entreprises en recherche de commerciaux. Les missions sont rémunérées comme du travail indépendant, aux conditions fixées par l'entreprise. Objectif officiel de la plateforme: valoriser l'employabilité des étudiants.
Transport de particuliers, bricolage, hôtellerie… Les sites de jobbing, qui mettent en relation des particuliers auto-entrepreneurs avec des clients croquent les secteurs les uns après les autres. Au tour des postes de commerciaux, avec Workiz, qui propose des missions rémunérées. Particularité: le site est réservé aux étudiants. Pour s’inscrire, il faut avoir une adresse liée à un établissement d’enseignement supérieur et se déclarer auto-entrepreneur.
Aux jeunes, ensuite, de choisir parmi les missions proposées par les entreprises. « Nous nous sommes spécialisés sur le commerce en raison des rémunérations, plus attractives, explique François Marie, co-fondateur du site. Sur notre premier projet, généraliste, les entreprises rémunéraient 400 euros la création d’un site internet. C’était trop peu, le travail étudiant était dévalorisé. Dans les fonctions commerciales, il est plus facile de mettre un prix sur une vente réalisée ».
Workiz propose aux étudiants trois types de missions : établir un fichier de prospection commerciale, décrocher des rendez-vous avec des clients, voire faire signer des contrats. C'est l'entreprise qui fixe les prix: un cabinet d’avocats rémunère 425 euros «l’identification d’une entreprise française envisageant de changer de conseil en propriété industrielle ». Un prestataire s’engage à payer 125 euros un étudiant qui fait inscrire un restaurateur sur son site de services. On retrouve, aussi, des agences de streetmarketing qui rémunèrent, par exemple, 13 euros la distribution de 500 flyers. Ou une entreprise d’infogérance qui attend d’un étudiant de lui apporter des contrats, signés !
"Expérience professionnelle"
Difficile, toutefois, de savoir si l'on s'y retrouve à tous les coups. Le script commercial est rarement fourni. Comme les frais de déplacement, non remboursés. Un accident du travail qui surviendrait lors d’un porte-à-porte n’est pas de la responsabilité de l’entreprise... Sur la question du revenu, Workiz ne souhaite pas non plus fixer de règles strictes. C’est l’entreprise qui détermine le montant versé en cas de « succès », une notion qu’elle définit elle-même dans l'absolu. Le cofondateur du site, un étudiant d’HEC, tient à le rappeler. « Sur notre plate-forme, les étudiants sont une force commerciale qui permet à l’entreprise d’accélérer l’acquisition de clients », avance François Marie. « Si la vente ne se réalise pas, l’étudiant peut ne pas être rémunéré, cela dépend du « succès ». L’entreprise ne prend aucun risque financier en cas d'échec», explique-t-il.
2250 étudiants seraient actuellement inscrits sur le site. Un chiffre en croissance. Pour François Marie, les missions proposées sur Workiz demeurent plus attractives que les jobs étudiants, réservés à des fins alimentaires. «Souvent, les entreprises rejettent les candidatures de jeunes diplômés par manque d’expérience professionnelle». En réalisant des missions commerciales, l’étudiant travaille son employabilité, affirme-t-il en substance. Au programme de la jeune pousse, incubée à HEC : introduire un système qui permette aux professionnels de reconnaître les compétences des étudiants. «Notre question, c’est comment valoriser l’étudiant», résume le jeune entrepreneur.
