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Une semaine pour améliorer l’emploi des personnes en situation de handicap

Entreprise & Carrières | Mobilités | publié le : 12.11.2015 | Laurent Gérard

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La 19e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées aura lieu du 16 au 22 novembre. Alors que l’insertion professionnelle de ces travailleurs reste insuffisante, elle vise à apporter des solutions.

Le bilan est clair et donne une idée des enjeux : le taux de chômage des personnes handicapées reste le double de la moyenne française (20 %). Ce taux croît plus vite (13,9 % de hausse contre 5,3 % en un an) ; 45 % des demandeurs d’emploi handicapés ont 50 ans ou plus (soit une hausse de 14 points en sept ans). Plus de la moitié des demandeurs d’emploi handicapés sont des chômeurs de longue durée (56 % contre 43 % pour l’ensemble de la population). Et seuls 20 % des jeunes bacheliers en situation de handicap accèdent aux études supérieures !

3,1 % des salariés. Au final, encore aujourd’hui, seulement 3,1 % des personnes en situation de handicap (selon la Dares, chiffres 2013) sont salariées des entreprises contre les 6 % exigés par la loi. Et, depuis plusieurs années, ce taux ne parvient pas à évoluer.

Voilà les éléments fondamentaux des débats que veut mettre en lumière la 19e Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, organisée par l’Association pour l’insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées, l’Adapt (*), et qui se tiendra dans de nombreux endroits en France et dans le reste de l’Europe du 16 au 22 novembre prochain.

« La sécurisation des parcours reste le fer de lance de la semai­ne, explique Emmanuel Constans, président de l’association. L’accès et le maintien dans l’emploi sont stratégiques pour l’entreprise comme pour la société. Scolarisation, alternance, insertion dans le marché de l’emploi, mobilité, accompagnement, évolution du salarié handicapé dans l’entreprise… autant de champs que recouvre la sécurisation des parcours. C’est par un effort constant des acteurs économiques et par un appui renforcé des politiques que l’emploi des travailleurs handicapés, et plus généralement leurs conditions de vie, pourront s’améliorer. »

Des centaines de manifestations sont identifiées et consultables sur le site de la Semaine : forums emploi-handicap, job dating, handicafés… D’autres sont à préci­ser, car les entreprises, associations et organismes qui n’ont pas référencé leur action peuvent encore le faire (sur goo.gl/forms/JEBPoaInB5). Un système de dépôt de CV est organisé sur le site, et plus de 1 000 offres d’emploi disponibles sont visibles.

L’Adapt espère faire mieux que lors de l’édition 2014, année où plus de 48 200 rencontres ont eu lieu entre 1 100 recruteurs et 6 000 demandeurs d’emploi handicapés, durant et à la suite de la Semaine pour l’emploi des personnes handicapées ; 450 actions de terrain se sont alors déroulées dans toute la France.

Un processus lent. Reste que le processus d’insertion professionnelle des personnes atteintes de handicap est lent. Selon le premier baromètre de l’observatoire de l’emploi de la Fondation Malakoff Médéric Handicap, 70 % des 653 entreprises interrogées estiment que l’emploi de personnes handicapées est une préoccupation, mais 44 % d’entre elles la jugent avant tout réglementaire. Ce qui explique sans doute pourquoi seulement le tiers des entreprises ont l’intention de recruter des personnes handicapées cette année, et pourquoi une large majorité d’entre elles (68 %) estime que « seules certaines fonctions sont accessibles aux personnes handicapées ».

* L’Adapt a des partenaires : Agefiph, Fiphfp, Société générale, groupe Pomona, Ikea, Generali, EDF, Airbus, SII, Malakoff Médéric.

 

L’aéronautique recrute

Durant la Semaine européenne pour l’emploi des personnes handicapées, l’industrie aéronautique et spatiale se mobilise au travers, entre autres, de son opération Hanvol : une campagne de recrutement en contrat d’alternance, au mois de novembre. Les candidats peuvent envoyer leurs dossiers dès à présent et au plus tard le 31 janvier 2016 sur le site www.hanvol-insertion.aero, ils peuvent y voir également les salons dans lesquels Hanvol recevra le public en direct.

Depuis sa création en 2010, l’association Hanvol, fondée par le Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales et de grandes entreprises*, a signé 98 contrats d’alternance, dont seuls six ont connu un abandon. Sur les 98 contrats d’alternance signés, 36 apprentis sont en cours de formation, dont la fin interviendra en 2016 et 2017) ; 51 ont déjà obtenu leur diplôme (13 CQP, 25 bac pro, 12 BTS…). « Beaucoup de métiers sont proposés, en particulier ceux associés à la production des pièces et équipements aéronautiques, explique Jean-Pierre Ramelet, délégué de l’association Hanvol. Des tourneurs fraiseurs très demandés en passant par les ajusteurs monteurs, les préparateurs, les logisticiens, les techniciens, les concepteurs, les ingénieurs. » La société Triumph Controls France, PME de 65 salariés, vient de rejoindre l’association.

* Airbus Defence & Space, Dassault aviation, UTC Aerospace Systems, MBDA, Safran et Thales, Liebherr, Assystem et P3 Voith Aerospace. Avec le soutien de l’Agefiph.

 

SFR veut atteindre un taux de 5 % fin 2018

5 % de travailleurs handicapés dans les effectifs à la fin 2018. C’est l’ambition de l’accord signé en avril par SFR et ses quatre organisations syndicales représentatives en faveur de l’emploi des travailleurs en situation de handicap. C’est le cinquième accord sur le sujet depuis 2003.

Au 30 octobre 2015, SFR compte 9 700 collaborateurs (CDI, CDD, alternants, stagiaires), et son taux de travailleurs handicapés au 31 décembre 2014 était de 3,71 %, avec un taux d’emploi direct à 2,45 % et un montant d’achat auprès du secteur du travail protégé et adapté (STPA) de 3,2 millions d’euros. Plus précisément, dans ce nouvel accord, SFR s’engage donc à atteindre un taux d’emploi global de 5 % au 31 décembre 2018, dont 2,5 % maximum en emplois indirects via les prestations confiées au secteur protégé. L’entreprise réalisera également a minima 25 embauches de salariés en situation de handicap sur la durée de l’accord, et intégrera des collaborateurs handicapés en contrat d’alternance à hauteur de 4 % des effectifs d’alternants accueillis chaque année.

Sur ce dernier point, SFR réfléchit à la création d’une formation qualifiante débouchant sur un certificat de qualification professionnelle (CQP) reconnue par la branche. « Cette certification spécifique permettrait de valider des savoir-faire propres à des métiers reconnus et d’accéder à des emplois réels et concrets. Cette action permettrait de pallier le déficit de qualification et la pénurie de candidatures dans certains métiers, notamment ceux du numéri­que », précise Barbara Nowak, en charge de la mission handicap.

Entreprise fondatrice de l’association Accompagner la réalisation des projets d’études de jeunes élèves et étudiants handicapés (Arpejeh), SFR s’engage par ailleurs à promouvoir la formation, la qualification et l’emploi des élèves et étudiants handicapés en accueillant des stagiaires depuis le collège jusqu’à l’insertion professionnelle.

Auteur

  • Laurent Gérard