logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Telefonica invente des préretraites

Entreprise & Carrières | Mobilités | publié le : 16.06.2016 | Valérie Demon, à Madrid

Image

L’opérateur de télécoms a négocié un plan de départs anticipés en utilisant un article du Statut des travailleurs sur la suspension de contrat, ordinairement destiné aux congés maternité : une forme inhabituelle de préretraite, en plus généreux.

Ni licenciements, ni ruptures : pour alléger sa masse salariale, le géant espagnol des télécommunications Telefónica a lancé un plan de “suspension individuelle de contrats “(PSI). Inclus dans le nouvel accord collectif de l’entreprise, entré en vigueur début 2016, ce dispositif permet aux salariés de plus de 53 ans, avec un minimum de quinze ans d’ancienneté, de ne plus travailler dans l’entreprise tout en gardant des liens solides. 68 % de leur salaire est maintenu jusqu’à l’âge légal de la retraite (65 ans) tandis que les avantages sociaux comme l’assurance médicale sont pris en charge par l’entreprise.

Un dispositif qui diffère des préretraites souvent mises en œuvre par le groupe ces dernières années. Techniquement, le salarié avance à la sécurité sociale les cotisations, que Telefónica lui rembourse ensuite.

Congés maternité. « Telefónica a appliqué un article du Statut des travailleurs peu utilisé sur la suspension de contrats, qui concerne d’habitude les congés maternité, par exemple, explique Alberto Salas, secrétaire de l’organisation et de la communication du secteur Télécommunications du syndicat Commissions ouvrières. Si davantage d’entreprises l’utilisaient, ce serait positif. » Ce syndicaliste y voit plusieurs avantages : les départs sont volontaires, le plan concerne tout type de poste et il ne suppose aucun coût pour les caisses publiques.

Droit au retour. Autre originalité de ce plan : le travailleur peut revenir au bout de trois ans dans l’entreprise ou décider de travailler ailleurs, sauf chez les concurrents. Mais Alberto Salas reconnaît que « le retour dans Telefónica n’est pas l’objectif de l’entreprise », qui a provisionné 2,9 milliards d’euros pour ce plan sur 2016 et 2017. Les travailleurs peuvent se manifester au cours des premiers trimestres de 2016 et 2017 s’ils atteignent leurs 53 ans durant cette période. Selon des chiffres non confirmés par Telefónica mais publiées par la presse économique, 3 600 salariés auraient déjà adhéré à ce plan durant les trois premiers mois de 2016.

L’effectif actuel de Telefónica est à 28 000, contre 60 000 en 1998. « Depuis la libéralisation totale du secteur, qui a commencé en 1998,

Auteur

  • Valérie Demon, à Madrid