Le mécénat de compétences a le vent en poupe. Si, en 2019, 16 dirigeants d'entreprises s'étaient engagés en signant un manifeste en faveur de ce type d'initiatives, l'Alliance pour le mécénat de compétences compte aujourd'hui 22 membres – grands groupes et ETI, tels Total, Schneider Electric, Accenture, Servier... Selon le dernier baromètre du mécénat de compétences, réalisé par l'IFOP à l'automne 2020, et rendu public en fin de semaine dernière, 94% (+11 points par rapport à 2019) des dirigeants d'entreprise estiment qu'il est normal d'impliquer les salariés dans une mission de mécénat, tandis que 66% (+ 3 points par rapport au baromètre 2019) des personnes interrogées soutiennent ces initiatives et parmi elles, 83 % des moins de 35 ans. L'enquête, qui inclut 1.100 salariés ayant pratiqué le mécénat de compétences, assortie d'une évaluation réalisée auprès de 184 associations bénéficiaires, montre que 97% des associations bénéficiaires se disent satisfaites, de même qu'une proportion identique de salariés qui l'ont pratiqué, et côté associations, 83% estiment que le mécénat de compétence joue un rôle structurant pour elles. Le mécénat de compétence a aussi un impact en interne dans les entreprises. Ainsi, 71% des salariés qui ont pratiqué le mécénat de compétences estiment que cela a été un enrichissement personnel et 57% considèrent qu'ils ont même acquis de nouvelles compétences en se frottant à des associations. « Cela prouve aussi que l'expertise n'est pas que dans les entreprises », relève Gilles Vermot Desroches, directeur du développement durable chez Schneider Electric. Ce groupe inclut la participation à des actions de mécénat de compétences dans l'évaluation des collaborateurs en matière de rémunération. Enfin, 37% des salariés interrogés déclarent qu'avoir pratiqué le mécénat de compétence les a remotivés dans leur travail habituel. Olivier Pouligny, le directeur général d'Umanis, une société spécialisée dans le digitial et la data, a par ailleurs appelé les autorités, lors de la conférence de présentation du baromètre, à autoriser le mécénat de compétences dans le cadre de l'activité partielle. Une façon, selon lui, d'aider le retour à l'emploi.