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Safran améliore son dispositif pour les jeunes et les seniors

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 21.09.2016 | Eric Béal

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Le constructeur de matériel aéronautique et spatial signe un accord permettant d’adopter un nouveau contrat de génération sur ses sites français. Les quatre syndicats représentatifs ont apposé leur paraphe au texte. Revue de détails.  

Tous les partenaires sociaux du groupe de motorisation aéronautique ont signé ou annoncé qu’ils signeraient un accord sur le nouveau contrat de génération dont la négociation s’est terminée début septembre. Un premier texte sur ce thème avait été signé en 2013 par la CFE-CGC (31,2% du corps électoral), la CFDT (23,9%) et Force Ouvrière (10,3%). Cette année, la CGT (26,07%) s’est décidé à apposer son paraphe pour soutenir les mesures proposées.

« Nous avons trouvé un accord sur des propositions qui s’adressent aux salariés âgés comme aux plus jeunes », estime Francis Baeny, directeur des relations sociales de Safran. Pour les syndicats, la plus emblématique des mesures porte sur le temps partiel avant le départ à la retraite. Dans le texte de 2013, les salariés bénéficiaient de cette mesure 20 mois avant leur départ. La nouvelle version propose de faire bénéficier les seniors à partir de 30 mois avant leur départ. Et même 36 mois pour les ouvriers en équipe.

Du temps partiel pour les seniors

Dans le détail, tout senior peut choisir entre trois options : travailler quatre jours sur cinq, soit 80% de temps de travail pour un salaire correspondant à 90% de temps travaillé. Travailler 70% ou 60% du temps de travail, pour un salaire équivalent à chaque fois à 10% de temps de travail supplémentaire. Soit respectivement 80% et 70%. D’autre part, toutes les restrictions sont levées sur le télétravail. Les salariés non postés, âgés de 50 ans et plus, pourront demander à « télétravailler » un jour par semaine. Enfin pour les salariés n’ayant pas leur quota de trimestres de cotisation, l’entreprise fait passer son aide financière de 1500 à 2000 euros par trimestre, dans la limite de huit trimestres maximum.

L’entreprise s’est également engagée sur les trois prochaines années, à recruter un nombre d’apprentis équivalent à au moins 5% de son effectif français chaque année. Ce qui signifie 2000 jeunes en alternance, tout niveau confondu. Dans le précédent texte, l’engagement ne portait que sur 4%. Pour autant, il ne s’agit pas d’un effort surhumain. « Depuis deux ans, nous embauchons plus de 3000 apprentis chaque année », révèle Francis Baeny.

Un abondement de Mobili-Jeune

Enfin, un nouveau dispositif d’aide au logement sera proposé aux alternants obligés de louer un second logement près du site de production. « Nous abonderons le dispositif Mobili-Jeune à 100% pour tous ceux qui touche le smic ou moins », précise le directeur des relations sociales. Enfin, l’objectif d’un recrutement d’au moins 25% de femmes est maintenu malgré la difficulté de trouver des candidates pour des métiers très techniques. L’entreprise qui parvient tout juste à cet objectif cette année, s’investit dans des actions de présentation dans les collèges et les lycées pour inciter les jeunes filles à choisir des filières leur permettant de pouvoir postuler après un CAP, un Bac pro ou un diplôme d’ingénieur.

Des apprentis pour augmenter la production

Côté organisations syndicales, la satisfaction est générale, même si l’on connaît les raisons de la générosité de Safran. « Le plan de charge déborde. Nos commerciaux ont remporté un grand nombre de marchés. Le groupe a embauché pas mal d’ingénieurs ces dernières années, mais maintenant, il faut produire », explique Claude Salles, délégué CFDT. Or, Safran – comme d’autres constructeurs aéronautiques ou les chantiers navals - ne trouve pas toujours les compétences nécessaires chez les jeunes diplômés. Augmenter le nombre d’apprentis est donc un bon moyen de former des chaudronniers, des mécaniciens ou des spécialistes de maintenance industrielle. Pour ne parler que de ces métiers

Il se murmure d’ailleurs que le groupe aurait le projet de créer une école pour former les ouvriers dont il a besoin, en collaboration avec d’autres industriels et avec le soutien financier d’un exécutif régional. Mais motus, la direction préfère ne rien dire avant d’avoir obtenu l’assentiment de ses futurs partenaires…

Auteur

  • Eric Béal