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Renault Trucks externalise ses services informatiques

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 21.10.2015 | Eric Béal

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Troisième réduction d'effectif pour Renault Trucks, filiale française du groupe Volvo. Elle résulte d'un plan d'externalisation des infrastructures informatiques au niveau mondial. En France, 163 personnes sont concernées.

Le groupe Volvo a décidé d’externaliser ses infrastructures informatiques et de les confier à l’Indien HCL Technologies, préféré à IBM. Quelque 2600 personnes vont quitter l’entreprise au niveau mondial. En France, 163 salariés sont concernés, sur les 518 que compte la filiale Renault Trucks.

L’information a été communiquée le mardi 20 octobre au matin au cours du comité central d’entreprise réuni sur le site lyonnais. Quelque 300 salariés ont débrayé pour être présents sous les fenêtres de la salle de réunion, au moment où les représentants de HCL Technologies présentaient leur offre de reprise des salariés concernés aux représentants du personnel.

Pas de garanti d'emploi chez le prestataire

Les syndicats sont inquiets car pour le moment, la direction de Renault Trucks ne veut négocier ni sur les indemnités de licenciement des salariés qui refuseront d’être transférés chez HCL Technologies, ni sur une garantie d’emploi chez le prestataire. Celui-ci a d’ailleurs indiqué aux membres du CCE qu’il ne pouvait s’engager à garder tous les salariés externalisés au-delà de douze mois.

« Le contrat d’externalisation parle d’une période de cinq ans », assure Bernard Fouché, représentant CFDT. « Mais une partie de la charge de travail devrait être transférée en Inde. Ils comptent décrocher de nouveaux contrats pour maintenir les effectifs. Mais s’ils n’y arrivent pas, nos anciens collègues seront licenciés », ajoute le syndicaliste.

Externalisation "boursière"

C’est la troisième saignée pour les effectifs de Renault Trucks depuis sa cession au géant suédois des poids lourds. Un premier plan social de quelque 500 personnes a été réalisé en 2014, et une coupe de 310 salariés est en cours, suite à une annonce en début d’année. « Il y a d’ailleurs 430 dossiers de départs volontaires déjà déposés. Nous devrions être capables d’éviter les licenciements secs grâce au jeu des mobilités internes. Mais cela montre que les salariés français ne croient plus en l’avenir de l’entreprise », estime Eric Freyburger, secrétaire CFE-CGC du CCE.

Les syndicats accusent la direction du groupe Volvo d’avoir décidé cette externalisation pour des raisons uniquement boursières. « Cela va permettre un gain de 90 millions d’euros, estime Bernard Fouché. Une goutte d’eau à l’aune des finances du groupe Volvo. » Cette annonce intervient deux jours avant l’arrivée du nouveau P-dg du groupe et trois jours avant la publication des résultats du troisième trimestre.

Auteur

  • Eric Béal