Grâce à un partenariat signé entre RATP Dev et Pôle emploi, les demandeurs d’emploi pourront voyager gratuitement pendant le premier mois de leur reprise d’activité. Objectif : favoriser la mobilité dans les villes moyennes et susciter par ricochet de nouveaux abonnements.

Accompagner la reprise d’activité en facilitant la mobilité. Tel est l’objectif du partenariat signé entre RATP Dev, la filiale développement du groupe et Pôle emploi. Effectif pendant 24 mois, ce partenariat permettra d'offrir un mois de transport gratuit aux demandeurs d'emplois en reprise d'activité. Pour y prétendre, deux obligations : être inscrit chez Pôle emploi et être en reprise d'activité.

"Sans mobilité, l’univers spatial se rétrécit chez les demandeurs d’emploi", explique Nicole Brejou, responsable du département partenariat chez RATP Dev. Une partie d'entre eux hésite à candidater sur certains postes ou décline des propositions d’embauche en raison de la localisation de l'employeur. Un constat lourd partagé par le spécialiste de la mobilité chez les personnes les plus fragiles, le Laboratoire de la mobilité inclusive.

Selon l'accord signé entre les partenaires, les agences Pôle emploi s'engagent à informer les demandeurs de l'existence d'une offre adaptée à leurs déplacements. "Elle doit être proposée par un conseiller", précise Nicole Brejou. Limitée à un mois par personne et par an, cette offre est "sans contrepartie financière ni engagement obligatoire", souligne Nicole Brejou. Le financement de ce dispositif est pris en charge par la filiale de la régie des transports parisiens. Un manque à gagner que l'exploitant du réseau espère rattraper par d'éventuels abonnements à la suite de ce premier mois offert.

Des "ateliers mobilité"

D’abord expérimentée à un niveau local depuis un an à Valenciennes, Vienne, Moulin, La Roche-sur-Yon, Vierzon et Annemasse, la prestation s'étend depuis le 14 juin à l'ensemble du territoire. Comme à Charleville-Mézières, Laon, Yzeure ou encore Bourges. Des villes à taille humaine où le déplacement en voiture est plus fréquent et où il fallait inciter à voyager en transports en commun. "La mobilité est surtout difficile pour les demandeurs d’emplois de ces zones périurbaines rurales", indique Nicole Brejou. Pour le moment, il n'est donc pas question de développer l'offre à Paris.

Le partenariat prévoit également la création d'"ateliers mobilité" et des sessions d’information. "Nous faisons parler les personnes sur leur connaissance des territoires et les difficultés qu'elles rencontrent en termes de mobilité", précise Nicole Brejou. Pendant deux à trois heures, il est question de parler de "parler de leurs difficultés de mobilité pour que les conseillers en mobilité de RATP Dev prennent en compte ces attentes pour faire bouger les lignes. Si nécessaire, ils trouvent des solutions alternatives comme apprendre aux potentiels usagers à lire un plan de bus, se repérer dans les horaires, utiliser une application en ligne...", explique Nicole Brejou. De quoi "trouver une alternative à la voiture pour prendre en main son trajet", ajoute-t-elle.