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PSA aux prises avec le syndrome de l'ouvrier polonais

ISRH | Emploi & mobilité | publié le : 15.06.2020 | Jean-Paul Coulange

PSA voulait faire appel pour ses sites français à des salariés en provenance d'une usine polonaise.

Crédit photo OceanProd/Adobe Stock

Le groupe PSA a finalement renoncé à faire venir des ouvriers polonais, actuellement en chômage technique, de son usine de Gliwice, pour renforcer les équipes industrielles du nord de la France, dont Hordain. Un « partage de compétences » entre des sites fabriquant le même genre de modèles que le groupe estime « responsable » alors que l’industrie automobile est violemment confrontée à la crise. Ce n’est pas la première fois que PSA organise cette forme de mobilité entre des sites en surcapacité et d’autres où la demande clients est plus importante. Depuis la reprise de l’activité chez le constructeur automobile, des équipes sont passées de Poissy à Rennes et de Mulhouse vers Sochaux, voire Trémery. Mais cette politique de mobilité interne entre deux pays a fait réagir non seulement certaines organisations syndicales mais aussi les pouvoirs publics, attentifs à la situation de l’emploi en France, et en particulier à celle de l’intérim, en proie à une chute historique de son activité en raison de la crise qui sévit tant dans l’automobile que dans l’aéronautique. Faut-il privilégier la main-d’œuvre nationale ou bien l’emploi au sein de l’entreprise ? C’est un vrai dilemme auquel sont confrontés les dirigeants de PSA, victimes, en quelque sorte, du syndrome de l’ouvrier polonais.

Cette politique a, néanmoins, été approuvée par la CFE-CGC. Dans un communiqué publié samedi 13 juin, le deuxième syndicat du groupe a fait valoir qu’il y a « toujours eu dans le passé des mobilités des collaborateurs européens de PSA pour prêter main-forte aux salariés français » et l’usine PSA de Gliwice, en Pologne, est, ajoute le syndicat, « la seule qui n’ait pas encore retravaillé suite au confinement. Il ne faut pas non plus laisser ces salariés dans une situation de précarité. Le groupe PSA est une entreprise avec une forte empreinte européenne, la responsabilité sociale au niveau européen en découle ». De quoi susciter de vifs débats entre organisations syndicales lors du prochain CSE central du 23 juin…

Auteur

  • Jean-Paul Coulange