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Plan 1 jeune 1 solution : un succès "à relativiser", pour la Cour des comptes

ISRH | Emploi & mobilité | publié le : 16.02.2022 | Olivier Hielle

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Photo d'illustration.

Crédit photo Nicolas Liponne / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Dix milliards d’euros : c’est le coût total que pourrait bien atteindre le plan 1 jeune 1 solution lancé par l’exécutif en juillet 2020, d’après l’estimation de la Cour des comptes. Dans son rapport annuel, la juridiction financière juge cette dépense "légitime" mais "parfois mal proportionnée".

Le taux de chômage avant crise sanitaire chez les 15-24 ans atteignant des sommets (21,2 % fin 2019, contre 8,1 % pour l’ensemble de la population), le début de la pandémie laissait apparaître un avenir encore plus sombre. D’abord, les jeunes sont plus fréquemment embauchés en contrats courts, outil d’ajustement des entreprises en chute d’activité. Ensuite, la pandémie impacte plus fortement "les secteurs de l’économie qui recourent davantage à une main-d’œuvre jeune", comme la culture, le tourisme et l’hôtellerie-restauration. Enfin, les jeunes salariés risquent davantage un licenciement économique du fait d’une moindre ancienneté.

Loin d’inventer de nouveaux mécanismes, le plan 1 jeune 1 solution s’est en grande partie contenté d’amplifier des dispositifs existants : parcours contractualisés d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie (Pacea, mis en œuvre par les missions locales), Garantie jeunes, accompagnement intensif jeunes, parcours "décrocheurs", parcours emploi compétence etc. Mais, si l’exécutif avait pour objectif un million de jeunes accompagnés, c’est seulement 615 000 places qui ont été ouvertes en 2021, selon la juridiction.

Bien qu’elle reconnaisse l’importance de l’effort – le plan 1 jeune 1 solution est, avec celui du Royaume-Uni, le plus important d’Europe – la Cour des comptes constate "un succès inégal". Les aides ont finalement un effet limité sur le nombre de jeunes en emploi, malgré leur coût important : sur les 9,7 milliards d’euros qu’a coûté le plan, près de 6 milliards, soit quasiment les deux tiers, ont servi à financer ces aides. De surcroît, la Garantie jeunes a perdu de sa superbe pendant la crise : le nombre de jeunes en emploi à l’issue de cette garantie est en effet passé de 27,55 % en 2019 à 19,86 % à la fin mai 2021.


Cour des comptes, Le plan #1jeune1solution en faveur de l’emploi des jeunes, février 2022

Auteur

  • Olivier Hielle