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Philippe Jouanny, président de la Fédération des entreprises de propreté:: « 50 à 70% de nos entreprises ont ralenti leur activité »

ISRH | Mobilités | publié le : 23.03.2020 | Benjamin d'Alguerre

Comment la crise du coronavirus impacte-elle le secteur de la propreté à ce stade de la pandémie ? 

Pour l’instant, nous sommes en continuité d’activité. Notre secteur a été énormément sollicité voici une quinzaine de jours, lors des débuts de la crise : il s’agissait alors d’assurer des missions de salubrité publique et citoyenne, comme  la désinfection d’établissements de santé ou de locaux où se rendaient les salariés ne pouvant télétravailler), mais aujourd’hui, il l’est beaucoup moins. Même si nous ne disposons pas de chiffres consolidés, nous estimons que 50 à 70% de nos entreprises sont en situation de ralentissement d’activité.

Qu’attendez-vous des pouvoirs publics ?

Nous attendons de l’aide en termes logistiques. Cela fait des semaines que nous réclamons des équipements de protection individuels pour les salariés de nos entreprises. Dans les établissements de santé, ce matériel leur est généralement fourni, mais ce n’est pas le cas ailleurs. Hélas, nous avons fini par comprendre que nous n’étions pas prioritaires malgré l’importance de notre secteur en termes de maintien de la salubrité publique… Une autre de nos demandes portait sur la facilitation des déplacements de nos salariés, contraints de se rendre sur de nombreux sites différents. Là-dessus, nous avons été entendus puisque le ministère de l’Intérieur nous a fourni un modèle d’attestation employeur unique. 

Quels types d’entreprises sont les plus touchées ?

Toutes les d’entreprises sont touchées. C’est davantage le secteur géographique qui conditionne leur difficulté que leur taille. Dans le Grand Est et en Ile-de-France, les fermetures sont plus importantes qu’ailleurs.

Avez-vous activé des dispositifs de formation pour les salariés en situation d’activité partielle ? 

Nous sommes en contact permanent avec les partenaires sociaux de notre branche et avec Akto, notre OPCO. Le souci, pour envisager des cycles de formation, c’est qu’à l’heure où nous parlons, ils ne sont plus habilités à recevoir du public. L’Institut national de l’hygiène et du nettoyage industriel (INHI), notre organisme de branche n’est plus en mesure de répondre aux demandes des entreprises depuis le 13 mars. Pour l’instant, nos formations opérationnelles sont disponibles via e-learning, mais seulement concernant les enseignements généraux.

Propos recueillis par Benjamin d'Alguerre

 

Auteur

  • Benjamin d'Alguerre