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Myriam El Khomri lance une campagne de lutte contre les discriminations

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 19.04.2016 | Chloé Joudrier

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Pour combattre les stéréotypes et les discriminations à l’embauche, le ministère du Travail lance ce mardi 19 avril une campagne d’affichage. Son ambition ? Promouvoir l’embauche via les compétences.  

#LesCompetencesDabord. À travers ce slogan, qui s'avère déjà un hashtag populaire, le ministère du Travail lance ce mardi 19 avril une nouvelle campagne d’affichage pour lutter contre les stéréotypes et les discriminations à l’embauche. Objectif, convaincre les employeurs de se concentrer sur les compétences des candidats. Pour qu'ils incarnent «la promesse républicaine de l’ascension sociale par le mérite», explique la ministre, Myriam El Khomri.

Les affiches représentent un visage coupé en deux. À gauche, une personne blanche et une phrase chaque fois positive, comme «bienvenue dans l’équipe». À droite, un individu de couleur, affublé d'un commentaire toujours décevant tel «on vous rappelle». Faisant écho au quotidien vécu par des milliers de candidats discriminés à l'embauche, la campagne sera visible pendant 15 jours sur quelque 1800 panneaux implantés dans les gares, les métros ou sur les kiosques. Un film de 2 minutes et une infographie circuleront en parallèle sur internet, principalement sur les réseaux sociaux.

Les seniors les plus touchés

De fait, les chiffres sont éloquents. Ainsi, 85 % des demandeurs d’emploi estiment que les discriminations à l’embauche sont fréquentes. D'après le baromètre DDD/OIT de l’Ifop sur lesquels le ministère du Travail s’est appuyé, 66 % des demandeurs d'emploi pensent qu'un nom à consonance étrangère peut être un frein pour trouver un travail. 62 % des sondés estiment également que la couleur de peau peut être pénalisante. Par ailleurs, les plus de 55 ans seraient les plus désavantagés (à 88%), devant les femmes enceintes (85 %), les handicapés (77 %) et les personnes en surpoids (75 %).

«43 % des victimes de discrimination à l’embauche cessent leur recherche de travail», rappelle Myriam El Khomri. Qui déplore que «à diplôme égal, il y a deux fois plus de chômage chez les jeunes des quartiers populaires». Des difficultés sur le marché du travail également mises en exergue par le Défenseur des droits, Jacques Toubon, via un appel à témoignages lancé le 21 mars.

Lors de la présentation de sa campagne, Myriam El Khomri s'est évertuée à rappeler que «discriminer est contraire à la loi». De fait, les sanctions peuvent être très lourdes, le code pénal prévoyant jusqu'à 3 ans d’emprisonnement et 45000 euros d’amende en cas de discrimination à l'embauche. Sauf que celles-ci ne sont jamais appliquées.

Auteur

  • Chloé Joudrier