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L’Italie mise sur l’accueil à taille humaine

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 11.01.2016 | Anne Le Nir, à Rome

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Le gouvernement italien investit dans la formation pour favoriser l’insertion durable des réfugiés. Et éviter les risques de radicalisation.

Fonctionnaire à la retraite, Luisa Valeri travaille comme bénévole au centre d’accueil et d’aide Astalli, l’une des structures du service jésuite des réfugiés. Elle y enseigne l’italien depuis huit ans. « J’ai suivi une formation, on ne s’improvise pas prof, explique cette dynamique sexagénaire. Pour les réfugiés, l’apprentissage de l’italien est une étape clé dans leur parcours d’insertion. »

Certains sont analphabètes, d’autres diplômés de l’université ou plutôt manuels. Comme Hussein. Silhouette longiligne, ce jeune homme de 24 ans est afghan. « J’étais carrossier à Kandahar et suis fier de mon métier. Apprendre l’italien est indispensable pour retrouver un emploi », explique-t-il en prononçant lentement chaque mot.

Les cours se tiennent au sein de la Fondation Il Faro, dédiée à la formation professionnelle de jeunes Italiens et étrangers en difficulté. Situé à l’ouest de Rome, dans un joli parc, ce grand bâtiment est doté de laboratoires à destination des apprentis aides-cuisiniers, pizzaiolos, boulangers ou pâtissiers.
Actuellement, 80 jeunes adultes y suivent des cours. Chaque classe est composée de 15 à 18 élèves, provenant de divers pays : Mali, Nigeria, Gambie, Érythrée… La plupart ont intégré le système de protection pour demandeurs d’asile et réfugiés (Sprar), le plus efficace en Italie pour faciliter le processus d’intégration.

Inauguré en 1999, ce dispositif piloté par le ministère de l’Intérieur finance la prise en charge – pendant douze à vingt-quatre mois – d’environ 23 000 demandeurs d’asile ou réfugiés, sur les 99 000 que compte l’Italie. Tous sont accueillis dans des structures réparties sur le territoire, de manière peu homogène. Elles sont gérées par des collectivités locales ou des associations du tiers secteur qui rassemble des fondations, des coopératives sociales ou des ONG.

Auteur

  • Anne Le Nir, à Rome