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L’évaluation de performance de Yahoo! devant les juges

Entreprise & Carrières | Mobilités | publié le : 19.02.2016 | Caroline Talbot, à New York

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Un ancien salarié affirme que les notations ont permis de le licencier à moindre coût pour insuffisance. Beaucoup d'autres sont partis de la même façon  selon son avocat : la société de Sunnyvale aurait ainsi évité les contraintes liées aux procédures collectives.

Marissa Mayer, la patronne de Yahoo !, aurait sans doute préféré que le fameux moteur de recherche n’occupe pas les pages des journaux à la rubrique judiciaire au début de ce mois : elle vient déjà d’annoncer une nouvelle série de licenciements, à hauteur de 15 % des effectifs. Mais Yahoo ! est poursuivi en justice à cause de son système QPR (Quarterly Performance Review) de notation des collaborateurs.

Gregory Anderson, ancien salarié licencié en novembre 2014, dit être victime d’un mode d’évaluation et de classement injuste, biaisé et opaque. La plainte déposée par son avocat Jon Parsons devant la cour de San José (Californie) vise l’encadrement de la société.

Loi fédérale. Il l’accuse d’avoir violé la législation californienne – et la loi fédérale – en camouflant un plan de plusieurs centaines de licenciements derrière des suppressions d’emploi individuelles pour performances médiocres. En Californie, 50 licenciements et plus dans une même entreprise s’accompagnent d’un préavis de 60 jours. Et la loi fédérale Worker Adjustment and Retraining Notification (Warn) s’applique dans tout le pays à partir de 500 départs sur trois mois.

Préavis non appliqués par Yahoo ! : ce sont 1 100 salariés qui ont quitté leur job en quelques mois entre 2014 et 2015, notamment pour des raisons de performances, selon le New York Times, premier média à rapporter l’affaire.

Gregory Anderson détaille son histoire dans sa plainte. Éditeur de plusieurs sites de commerce, il était apprécié de sa hiérarchie. En 2014, il a même eu droit à une formation d’un an à l’université du Michigan. D’où sa surprise quand sa direction l’informe que sa dernière évaluation trimestrielle QPR le place parmi les moins bons, ceux qui doivent quitter l’entreprise. Il est encore dans le Michigan, au milieu de son cursus.

Licenciement collectif. Pour Gregory Anderson, le système QPR est « manipulé ». Afin d’éviter de payer les indemnités de départs dues dans le cadre d’un licenciement collectif, les managers auraient changé leurs appréciations pour créer de multiples licenciements individuels… La méthode, mise en place en 2012 avec l’aide de la société de conseil McKinsey, attribue

Auteur

  • Caroline Talbot, à New York