Le championnat d'Europe de football, qui se tiendra en France à partir du 10 juin, donne l'occasion aux acteurs de l'insertion et de la formation de mettre le pied à l'étrier aux personnes éloignées de l'emploi. Une convention avec l'Etat a été signée en ce sens.
"Course de fond", "marquer l'essai", "former une équipe" : Myriam El Khomri et Thierry Braillard avaient la métaphore sportive ce mardi 8 décembre. La ministre du Travail et le secrétaire d’Etat aux Sports ont signé avec une quinzaine de partenaires privés, associatifs et publics une convention dite « Emploi Euro 2016 ». Objectif : favoriser l’insertion et l’embauche des personnes les plus éloignées de l’emploi dans les principaux secteurs que sont le transport, l’hôtellerie-restauration et la sécurité liés au troisième événement sportif le plus suivi dans le monde.
Quartiers prioritaires
Cette convention vise des publics prioritaires tels que les jeunes (chômeurs ou non), les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville, les personnes en situation de handicap et les publics féminins « par le développement de la mixité homme-femme », stipule, sibyllin, le texte.
Recenser les postes à pourvoir, repérer les publics cibles, les former au besoin et les mettre en relation avec les entreprises prestataires : c'est la feuille de route des différents signataires, tels les acteurs publics que sont les maisons de l’emploi, les Cap Emploi, les missions locales, Pôle emploi ou le comité des villes hôtes.
Cuisine et sécurité
Les branches sont également impliquées. Comme l’hôtellerie restauration. Son Opca, le Fafih, travaille avec Cuisine Mode d’emploi(s), l’école fondée par le chef Thierry Marx, pour former 400 personnes. Elles doivent obtenir une certification de commis de cuisine, de cuisinier ou de service en restauration option sommellerie. « Elles seront prêtes pour travailler pour les entreprises prestataires pour le catering et la restauration lors de l’Euro », précise Véronique Carrion, la directrice générale de l'école de cuisine.
La sécurité occupe aussi une place de choix dans ce « marathon pour l’emploi », selon les mot de Myriam El Khomri. Le syndicat national des entreprises de sécurité privées (Snes) et l’Union des entreprises de sécurité privée (USP) sont signataires de la convention. Le secteur vante la création récente, en partenariat avec son Opca Opcalia, d’un certificat de qualification professionnel (CQP) consacrant une expertise sur les grands événements comme les rencontres sportives. Selon Jean-Pierre Tripet, président du Snes, les besoins sont grands avec 800 à 1200 stadiers présents à chaque match.
Six mois pour former et embaucher
Un calendrier prévisionnel des besoins en recrutement est prévu. A ce stade, pourtant, aucun élément chiffré sur les embauches n’est dévoilé par le ministère, qui semble lancer en toute hâte une convention qui aurait dû être signée en septembre dernier. On assure pourtant rue de Grenelle qu’un premier comité de pilotage a bien été réuni le 22 octobre. Et que, « selon les territoires, certains on déjà bien avancé sur les besoins en formation et en embauche ». Le temps presse : l’Euro 2016 débute le 10 juin. Soit dans 6 mois. A peine le temps de former de bons professionnels éloignés de l’emploi.
