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Les SSII à la chasse aux jeunes diplômés

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 14.10.2016 | Chloé Joudrier

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Les sociétés de conseil en informatique embauchent en masse des jeunes sortis d'écoles. Pour les séduire, elles tentent de renouveler leurs pratiques et de les diversifier. Mais elles peinent à se démarquer les unes des autres.

Sopra Steria, Accenture, Cap Gemini ou Atos… Chaque année, les sociétés de conseil en informatique embauchent de très nombreux jeunes diplômés. Avec plus de 3500 embauches prévus pour l’année 2016, Sopra Steria se considère, à juste titre, comme « le premier recruteur de jeunes diplômés dans le secteur du numérique en France ». Mais pas le seul. Atos en intègre ainsi près de 800 par an, Cap Gemini un millier et Accenture environ 700. Une main-d'œuvre relativement bon marché qui permet de palier en partie le fort turn-over auquel ces entreprises sont soumises.

Cette guerre des talents oblige les SSII à inventer sans cesse de nouvelles recettes pour les attirer. Le géant du conseil Accenture organise par exemple des serious games. Le principe ? Les candidats présélectionnés sur CV se mettent dans la peau de consultants junior. Pendant une heure, un dossier leur est confié. Ils sont scrutés et analysés par la DRH et les managers. De quoi jauger leurs capacités d’adaptation. «Un excellent complément à l’évaluation du candidat», selon Accenture.

Des longdating

Autre méthode utilisée par les SSII, plonger les potentielles recrues dans leur univers. Sopra Steria s'y adonne lors de ses Together days. À la rentrée scolaire, les jeunes sont invités une journée dans leurs locaux pour rencontrer les opérationnels et leur montrer dans quel environnement ils pourront évoluer. Une démarche dont est également friand Atos. Lors de ses Graduate days, la multinationale présente ses activités et organise des rencontres dans ses bureaux. Selon Atos, ces sessions permettraient aux futurs recrutés d’avoir une réponse sur leur potentielle embauche dans les 48 heures.

Très à la mode mais plus vraiment nouveaux, les after work sont également monnaie courante chez les spécialistes du numérique. Cap Gémini utilise notamment cette technique d’approche. Après le travail, ses sessions de speed-recruiting autour d’un verre connaissent un certain succès. Chez Steria, on opte au contraire pour les longdating. Des événements qui laissent le temps aux candidats d'échanger dans des lieux souvent privilégiés. 

Cooptation versus big data

Les SSII n’ont bien sûr pas délaissé le classique forum étudiant. Mais toutes cherchent à renouveler le genre. Tel Cap Gemini qui met à disposition des tablettes tactiles pour scanner et intégrer les CV directement sur son stand.

Et si l'avenir du recrutement était dans les data ? CapGemini mise en tout cas sur cette nouvelle approche en sollicitant des data scientists pour identifier les meilleurs profils. Car si le diplôme reste un élément déterminant du CV, des jeunes issus de secteurs extérieurs à l'informatique peuvent aussi s'avérer «tout aussi pertinents, voir plus compétents» que leurs homologues. Ce qui n'empêche pas le groupe de faire, aussi, appel à la cooptation. Certaines entités embaucheraient ainsi jusqu'à 25 % des troupes par ce biais. La preuve que le bon vieux «piston» reste un des moyens les plus sûrs d'être recruté.

Auteur

  • Chloé Joudrier