Les sites web de rencontres ne connaissent guère d’autre crise que celle de leur croissance. Les services RH sont incités à se structurer et à se doter d’outils de lutte contre le turnover.
Quand on n’a que l’amour à s’offrir en partage, les sites de rencontres en ligne font des ravages, aurait pu fredonner Jacques Brel ! Certes, le numéro un européen Meetic s’est fait poser un lapin en Chine et affiche sa première perte (6,3 millions d’euros en 2008) depuis son introduction en Bourse en 2005. Son rival américain Match.com a vu son chiffre d’affaires baisser de 3 % fin 2008, à 88,1 millions de dollars, et le français Easyflirt, crédité de 5,7 % d’audience nationale, a repoussé à des jours meilleurs son entrée en Bourse.
Malgré tout, l’amour reste rentable en période de crise. Et, pour percer le cœur des quelque 8,6 millions de célibataires français, les Cupidon font flèche de tout bois en développant sans cesse de nouveaux services et en rachetant leurs concurrents. En février dernier, Meetic et le groupe IAC (InterActiveCorp), propriétaire de Match.com, les deux plus célèbres entremetteurs, ont scellé un mariage de raison, mettant fin à une coûteuse guerre marketing. Le français récupère les activités européennes de Match.com qui, en contrepartie, reçoit en dot 26,8 % du capital.
À Meetic, donc, le Vieux Continent et un renforcement de ses positions, notamment dans les pays scandinaves et au Royaume-Uni. À Match.com, le Nouveau Monde. L’opération, effective au plus tard fin juin, devrait avoir assez peu d’effet sur les effectifs. « Vu la complémentarité de nos implantations, il n’y a pas de phénomène de doublon, affirme Sandrine Leonardi, secrétaire générale de Meetic. Nous devrions même plutôt créer une vingtaine de postes pour gérer l’afflux de trafic dû au rapprochement et au lancement de nouveaux services. »