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Les missions locales sous pression

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 06.12.2016 | Alexia Eychenne

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Emplois d’avenir, garantie jeunes, conseil en évolution professionnelle… Les missions locales sont devenues un acteur phare de la politique du gouvernement en direction des jeunes. Un mandat difficile à assumer pour leurs finances comme pour leurs salariés.

Alors que les parlementaires achèvent l’examen du projet de loi de finances 2017, les missions locales peuvent souffler : leur budget devrait obtenir une rallonge de 91 millions d’euros l’an prochain, comme promis par le ministère du Travail. « Nos demandes semblent avoir été entendues », glisse, prudent, Serge Kroichvili, délégué général de l’Union nationale des missions locales (UNML), qui représente 90 % des employeurs du secteur. Son réseau sonne l’alerte depuis près d’un an. Les quelque 450 associations au service de l’insertion des 16-25 ans sont sollicitées à l’extrême depuis 2012. Le gouvernement compte sur elles pour déployer ses dispositifs en faveur de l’emploi des jeunes : emplois d’avenir, conseil en évolution professionnelle (CEP) et surtout garantie jeunes. Un hommage à leur expertise… mais un défi difficile à relever, à l’heure où plusieurs sources de financement se tarissent.

« En deux ans, nous avons perdu autour de 60 millions d’euros », estime Serge Kroichvili. La fin de l’ANI jeunes, financé par les partenaires sociaux, s’est soldée par 30 millions d’euros en moins. Les crédits d’accompagnement des emplois d’avenir ont baissé de 45 millions d’euros en 2014 à 25 millions deux ans plus tard. S’y ajoute un coup de frein sur les subventions des collectivités, qui procurent aux missions locales 40 % de leurs ressources. En février, le département de l’Isère les a réduites de moitié et ne les accorde plus qu’aux associations qui remportent des appels à projets. En mai, le Gard a coupé les financements qui rémunéraient cinq contrats de psychologues et d’assistants sociaux : ils vont disparaître ou passer à mi-temps. La Drôme et le Val-d’Oise ont aussi mis un terme à leurs dépenses, au motif que le financement des missions locales n’était pas obligatoire pour les conseils départementaux. La crainte de l’UNML : que des communes ou des régions, en plein chantier depuis leur fusion, suivent leur exemple.

Auteur

  • Alexia Eychenne