L’Apec vient de lister les cinq enjeux majeurs pour l’emploi cadre en 2020. Soulignant d’emblée que le niveau de recrutement devrait rester élevé, elle s’attache à cerner les grandes transformations à l’œuvre. Sans surprise, la transformation numérique arrive en tête. Selon l’analyse de l’Observatoire de l’emploi de l’Apec, elle va « devenir de plus en plus un processus organisationnel » qui « pourrait progressivement concerner toutes les entreprises » et faire surgir de nouveaux métiers. Ils seront « liés à de nouveaux outils (maquette numérique dans le bâtiment, impression 3D dans l’industrie…) mais aussi à des nouveaux modes d’organisation comme la gestion de projet en mode agile ».
Cette transformation impacte les compétences, ce qui est identifié comme le second enjeu. Alors qu’une majorité des cadres n’ont plus de responsabilité hiérarchique, « la recherche d’un équilibre entre expertise et polyvalence deviendra un élément clef de [leur] identité » et « les compétences transverses et relationnelles devraient être de plus en plus recherchées par les recruteurs ». La difficulté croissante de recrutement, que l’étude illustre par l’évolution du nombre de candidatures reçues trois à six mois après la parution de l’offre, passée de 40 en 2013 à 30 en 2019, met en relief un troisième enjeu : la marque employeur. Elle devrait pousser les entreprises à diversifier leurs canaux de recherche et les diriger plus encore vers les réseaux sociaux professionnels.
Le quatrième enjeu, la recherche de sens et d’équilibre, sera largement structuré par le souhait croissant des cadres d’évoluer professionnellement et de voir s’améliorer leurs conditions de travail. L’étude de l’Apec conseille donc aux entreprises de « mettre en avant leur responsabilité sociale pour attirer et fidéliser les cadres ». S’agissant de la prise en compte des inégalités, l’étude note que « les inégalités [liées à l’]âge resteront importantes » et que « les écarts de rémunération entre femmes et hommes devraient rester significatifs ». Compte tenu de la tension persistante, l’étude conclut que « les entreprises auront de toute façon un réel intérêt à travailler sur le sujet de l’égalité afin d’attirer les talents dont elles ont besoin ».