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Le Web 2.0, porte-voix du travail

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 04.05.2016 | Manuel Jardinaud

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Le hashtag #OnVautMieuxQueCa le montre depuis des semaines. Les réseaux sociaux offrent une formidable caisse de résonance aux témoignages sur le vécu du travail. Leur force : permettre l’expression d’une parole libre et personnelle qui ne trouve pas sa place ailleurs.

Une étincelle, puis une traînée de poudre. En ce 24 février 2016, la fronde contre l’avant-projet de loi El Khomri, qui vise à réformer le Code du travail, commence à prendre de l’ampleur. Une pétition demandant le retrait du texte, lancée par la militante Caroline de Haas une dizaine de jours plus tôt, réunit déjà plusieurs centaines de milliers de signatures.

Ce jour-là, 12 youtubeurs issus d’horizons différents, dont les chaînes totalisent 530 000 abonnés, font une entrée fracassante dans le débat. Dans une vidéo, ils proposent aux internautes, jeunes et moins jeunes, salariés ou chômeurs, de réagir à la future loi en témoignant de leurs conditions de travail et de leur expérience de l’entreprise.

Chacun y va de sa proposition. Le collectif Osons causer incite à raconter « ce moment où on s’est mis à te parler comme à un gosse » ; Hacking social évoque « quand tu t’es retrouvé tout seul pour faire le boulot de trois personnes » ; Buffy Mars parle de « la fois où t’as cru péter les plombs ». Le mouvement #OnVautMieuxQueCa, expression clé de ralliement sur les réseaux sociaux, est lancé. La parole est, sinon libérée, du moins provoquée. Elle ne va pas se tarir durant un mois, au cours duquel la vidéo sera visionnée 273 000 fois.

Une page Facebook agrégeant des témoignages, et suscitant des milliers de commentaires, ainsi qu’un site les regroupant au fil de l’eau viennent bientôt compléter un dispositif qui, s’il perd en spontanéité, conserve toute sa force. Comme ce témoignage, anonyme : « Quand on te demande d’être autoentrepreneur pour un contrat en CDD parce que ça exempte l’entreprise de cotisations » Ou celui d’une certaine Magali : « Quand tu annonces ta grossesse à ton employeur et qu’il te dit qu’il parviendra à te faire démissionner avant ton congé… » Des tranches de vie en 140 si­gnes qui disent la violence du monde du travail.

Auteur

  • Manuel Jardinaud