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Le travail en "temps partagé" fait sa promotion

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 14.10.2015 | Eric Béal

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La 7ème semaine nationale du travail en temps partagé s'est ouverte ce lundi 12 octobre. Sous cette dénomination se cachent de multiples formes d'emplois et de statuts. En plein développement.  

Ils ont intérêt à être bien organisés, les actifs à temps partagé ! Sortes de Shiva de l’activité salariée, libérale ou entrepreneuriale, ces travailleurs cumulent les « jobs » sur la semaine, le mois ou l’année. Les uns sont des multi-salariés consacrant une ou deux jours dans la semaine à des employeurs différents, les autres ont le statut de profession libérale et réalisent des missions d’expertise chez des clients. D’autres, enfin, travaillent dans des groupements d’entreprise et passent d'un employeur à l'autre en fonction des besoins.

Ce lundi 12 octobre, s'est ouvert la 7e semaine nationale du travail à temps partagé, organisée sous l'impulsion du réseau de la FNATTP, la Fédération nationale des associations du travail à temps partagé. L'occasion pour les petites entreprises et les cadres de découvrir cette organisation de travail à travers des réunions d'information, des rencontres, des portes ouvertes, des forums de l'emploi ou encore des visites d'entreprise.

Des événements organisés en région par les associations locales adhérentes de la FNATTP. "Le but de cette manifestation, c'est d'informer et de faciliter le retour à l'emploi des cadres et assimilés, expérimentés ou jeunes diplômés au sein de TPE ou PME de leur territoire. Et de promouvoir cette forme originale d'emploi auprès des entreprises locales", explique Hélène Meriaux, présidente de la FNATTP.

Une formule adaptée aux seniors

Pour ses promoteurs, la formule est "gagnant-gagnant". "En partageant leur temps de travail entre des entreprises de secteurs différents, sur des problématiques variées, les cadres enrichissent leur expérience, gagnent en agilité et en capacité d'innovation. D'ailleurs, cette forme de travail séduit de plus en plus de cadres expérimentés", explique l'association parisienne CDM-E.

Les dirigeants de TPE ou de PME, eux assument souvent seuls l'ensemble des problématiques de l'entreprise et peinent à prendre du recul. L'embauche à temps partagé d'un collaborateur capable de se plonger dans les finances, le marketing, les RH ou le commercial peut alors se révéler très utile. Une solution pour le patron pour se libérer du temps.

Si la formule semble adaptée aux seniors, on peine en revanche à voir comment elle peut être utile à de jeunes diplômés. « Le travail en temps partagé n’est pas réservé à qui que ce soit, mais notre réseau est plutôt pensé pour accueillir des cadres expérimentés », avoue d'ailleurs Bernard d’Anglezy, animateur de la fédération.

Un pied dans l'entreprise

Reste que cela peut marcher. Attachée à CTP38, une association grenobloise adhérente de la FNATTP, Céline Priou est ainsi consultante en ressources humaines et coach. Elle a quitté un poste de DRH l’an dernier pour adopter le rythme du temps partagé. « Je voulais exercer une activité de conseil RH et de coaching tout en gardant un pied dans l’entreprise », confie-t-elle.

Autre exemple, celui de Véronique Philippot qui a créé Arène RH pour pouvoir exercer des missions de transition à temps partiel. « Les dirigeants de PME ont besoin de réponses précises et rapides. Mais ils n’ont pas les moyens de s’offrir un expert à temps plein », explique-t-elle.

Tout laisse à penser que le travail à temps partagé a de beaux jours devant lui. L'allongement de la vie active, l'explosion des formes de travail indépendant et la persistance de la crise soutiennent en effet le développement de la multi-activité. Impossible, en revanche, de quantifier le phénomène. Les travailleurs à temps partagé relèvent de multiples catégories d'actifs, que l'Insee n'isole pas.

Auteur

  • Eric Béal