logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le Medef à la chasse aux coûts de l'environnement

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 02.11.2015 | Anne-Cécile Geoffroy

Image

À moins d’un mois de l’ouverture de la COP 21, le Medef entend peser sur les négociateurs pour que les entreprises européennes ne supportent pas seules de nouvelles taxes et règlementations. Une question de compétitivité…

Une immense opportunité. C’est ainsi que Pierre Gattaz voit la lutte contre le réchauffement climatique. Pour le président du Medef,il s'agit d'une belle occasion pour la Francede gagner des points de croissance et de créer des emplois via l’innovation et le développement de filières de pointe.

Mais à une condition : que les engagements pris par les négociateurs de la conférence internationale pour le climat ne se traduisent pas en nouvelles taxes et réglementations pour les seules entreprises européennes. «On attend un accord mondial ambitieux qui s’imposera à tous les pays, explique Pierre Gattaz. Si les règles ne sont pas les mêmes pour tous, cela impactera la compétitivité des entreprises.»

L'Europe vertueuse

Après le coût du travail, celui de l’environnement est dans la ligne de mire du patron des patrons. C’est le message que Pierre Gattaz tient à faire passer à moins d’un mois de l’ouverture de la COP 21, qui se tiendra au Bourget du 30 novembre au 10 décembre prochains.

L’un des enjeux des négociateurs vise à limiter le réchauffement climatique en s’accordant sur des mesures forcément contraignantes. Telle la fixation d’un prix carbone partagé et identique pour tous, se substituant à la juxtaposition actuelle de différents systèmes de tarification du carbone.

Dans ce domaine, l’Europe fait la course en tête et se montre vertueuse avec 11% des émissions de gaz à effet de serre à son actif (en baisse de 7% depuis 1990) contre 16% pour les Etats-Unis et 27% pour la Chine, selon les données de la banque mondiale.

Risque de délocalisation

«L’enjeu de cette nouvelle conférence, c'est la mise en place d’un cadre de mesures des émissions, de reporting mais aussi d’évaluation fiable», rappelle Bruno Lafont, président du pôle développement durable du Medef. Car pour le patronat français, l’absence d’engagement mondial entraîne d’ores et déjà une distorsion de compétitivité et un risque de délocalisation des investissements et de la production.

Pour montrer sa bonne volonté dans la lutte contre le réchauffement climatique, le Medef annonce pléthore d’évènements tout au long du mois de décembre, dont un sommet mondial des organisations patronales internationales les 8 et 9 décembre prochains. Le mouvement patronal promet aussi, pour l’an prochain, "une réflexion sur l’évolution des métiers sous l’impact de la COP 21".

Un travail indispensable. Car pour l'instant, les dirigeants ont beau pressentir que les entreprises vont être impactées fortement et durablement par le réchauffement climatique, ils se montrent incapables de chiffrer les créations d'emplois attendues ou les secteurs les plus touchés.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy