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Le marathonien de Vivarte

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 23.01.2017 | Emmanuelle Souffi

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Jean-Louis Alfred, coordinateur CFDT du groupe de distribution dans la tourmente, se bat depuis près de deux ans pour alerter sur l'un des plus grands gâchis économique et social actuel.

Jean-Louis Alfred a parfois l’impression de crier dans le désert. Comme quand il a relié Châteauroux à Paris à pied sous la canicule de cet été 2015, sans caméras ni rien, pour dénoncer les quatre PSE touchant 2 000 salariés du groupe de distribution Vivarte (André, La Halle, Naf Naf, Caroll, Kookaï…). « La marche, c’est mieux que d’arracher des chemises ! » balance le coordinateur CFDT.

Ou encore quand il rencontre le conseiller social de Matignon et ceux de la ministre du Travail mi-décembre 2016. « Les politiques sont complètement déconnectés du peuple, ils ne remplissent plus leur rôle, regrette-t-il. Mais je ne veux pas qu’ils se refassent un semblant de virginité sur notre dossier à la faveur des élections. » Au petit jeu médiatique, lui préférerait avoir le soutien du Président, qui a décidé de ne pas se représenter. Sinon, il menace d’un mois de janvier « très compliqué ».

Risque de démantèlement

Enfin - maigre soulagement- l'actualité de Vivarte émerge aux oreilles du public. Comité de groupe le 23 janvier avec l'annonce d'un plan stratégique qui pourrait devenir synonyme de vaste plan social. Puis comités d'entreprises extraordinaires les deux jours suivants de la Halle, la Halle aux chaussures et André pour tenter de sauver les meubles... Trois jours à haut risque social.

Magasinier, Jean-Louis Alfred redoute une externalisation de la logistique, qui emploie quelque 1 000 salariés. Un démantèlement de plus… Cet homme de tempérament est au cœur d’un des plus gros gâchis économiques de ces dernières années : Vivarte, six P-DG depuis 2012, 2 milliards d’euros de dettes, des errements stratégiques suicidaires, des fonds vautours plus prompts à spéculer qu’à investir. Et 17 000 salariés pris au piège d’une banqueroute qui menace. À six mois de la présidentielle, terriblement dangereux.

Auteur

  • Emmanuelle Souffi