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Le laboratoire qui veut faciliter l’accès à l’emploi

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 02.02.2016 | Chloé Joudrier

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Chaque année, 7 millions de Français en âge de travailler ont des difficultés de mobilité, selon le Laboratoire de la mobilité inclusive. Une structure créée voilà deux ans pour sensibiliser les acteurs privés et publics à cette problématique.

"2015 marque un tournant. Nous avons pris réellement conscience du lien entre mobilité et emploi". Directrice générale de Wimoov et présidente du Laboratoire pour la mobilité inclusive, Florence Gilbert a fait des problèmes de mobilité des personnes en insertion professionnelle son combat. Un sujet majeur : en 2013, 7 millions de Français en âge de travailler étaient confrontés à des difficultés pour se déplacer, selon une étude du cabinet Auxilia. Ce qui expliquerait un quart du chômage hexagonal…

Main dans la main avec Total, l’association Wimoov a fondé voilà deux ans le Laboratoire pour la mobilité inclusive. Une structure qui réunit de grands acteurs privés, publics et associatifs, dans le but de faire avancer la cause des personnes en difficulté de mobilité. En sont notamment membres l’Ademe, les fondations d’entreprise de Michelin, de PSA Peugeot-Citroën et de la Macif, les transporteurs Transdev et Keolis ainsi qu’AG2R La Mondiale. Depuis décembre 2015, l’organisme bénéficie même du titre de "fondation abritée sous égide de la Fondation agir contre l’exclusion (Face)".

Entraide et multimodalité

"Chacun des acteurs a une partie de la solution. Il faut qu’elle soit durable et applicable sur le terrain local, autant en milieu rural qu’urbain", explique Thierry Pfimlin, le secrétaire général de Total Marketing Services. C’est au niveau macro que le Laboratoire de la mobilité inclusive agit. À l’image du covoiturage, il promeut l’entraide et la multimodalité, "la meilleure solution" pour remédier aux 25 % de personnes en insertion qui ne disposent d’aucun moyen pour se déplacer.

L’organisme s’est aussi mobilisé lors des élections régionales, via une campagne de courriers nominatifs. Il a mis en exergue plusieurs proposition : développer des outils pour coordonner acteurs et services de mobilité à l’échelle des régions, accompagner et promouvoir des plates-formes de mobilité, créer le métier de "conseil en mobilité et insertion", inciter les exécutifs régionaux à désigner des vice-présidents dédiés à la mobilité inclusive avec un budget spécifique.

Plates-formes de services

41 % des employeurs ayant des difficultés à pourvoir un emploi pour des raisons de mobilité, l’heure est aussi à la recherche de solutions. Et des solutions, il y en a. L’association Wimoov, membre fondateur du Laboratoire, a lancé des plates-formes de service. Elle en compte 25 qui, chaque année, accompagnent entre 500 et 1000 personnes.

Ces dernières peuvent bénéficier de conseils théoriques ou pratiques dans ces lieux répartis dans tout l’Hexagone. "D’abord, nous orientons les personnes vers les solutions existantes en fonction de leurs problèmes. Nous donnons aussi des conseils et dispensons même des formations", précise Florence Gilbert. Et celle-ci d’insister : "la mobilité n’est pas innée, il faut apprendre à se déplacer ! Aujourd’hui, 14 % des retours à l’emploi s’effectuent grâce à une formation sur les transports en commun".

Regroupant des collectivités, les services publics de l’emploi, des entreprises et des associations, ces plates-formes sont des lieux d’accueil et d’accompagnement qui proposent des solutions de mobilité adaptées. Un véritable rôle d’interface. Les structures recensent des initiatives locales innovantes. Comme au Mans, où la plate-forme oriente vers une auto-école et des garages solidaires et met à disposition un véhicule. Ou comme à Tarbes, où on promeut le micro-crédit social et l’achat solidaire de voitures.

 

Auteur

  • Chloé Joudrier