Jacques Toubon, le Défenseur des droits, lance ce lundi 21 mars un appel à témoignages sur le site web de l'institution. Objectif, mieux comprendre comment les jeunes sont discriminés à l’embauche en raison de leur origine.

L'initiative est originale. Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, lance un appel à témoignages sur le site internet de l'institution, ce lundi 21 mars. Il vise les jeunes qui rencontrent des difficultés d’intégration dans le monde du travail en raison de leur origine.

Composé d’une vingtaine de questions principalement fermées – deux sont ouvertes –, le questionnaire veut amener les témoins à se livrer. «Ils peuvent faire des verbatim sur de nombreuses questions», précise Clémence Lévêque, chargée de piloter le projet. Cet appel vise aussi à donner une tribune à ces jeunes qui n’osent pas toujours s’exprimer sur le sujet. «En livrant leur expérience, nous voulons les initier à saisir le Défenseur des droits pour qu’il traite leur problème par la suite», explique la chargée de mission.

Des chiffres déjà alarmants

Après trois mois de mise en ligne, les questionnaires remplis serviront à l’écriture d’un rapport quantitatif et qualitatif rédigé par des experts. Une équipe notamment composée d’un statisticien et d’un sociologue. «Nous avons diffusé l’information auprès de tous nos partenaires mais nous ne nous sommes pas fixés un objectif de témoignages à atteindre», confie Clémence Lévêque.

Aujourd’hui, 20% des demandeurs d’emplois ont déjà été discriminés, selon le Baromètre 2015 du Défenseur des droits. Et 23% des 18 à 35 ans issus de l’immigration disent avoir déjà subi des discriminations à l’embauche, selon l'étude "Trajectoires et Origines" de l'Institut national d'études démographiques (Ined). Des chiffres alarmants qui révèlent que «l’origine est le premier critère de discrimination à l’emploi», selon Clémence Lévêque. Lancé à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, l'appel à témoignages revêt donc un enjeu fort.