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L'agriculture britannique recherche des ouvriers en Asie centrale

Emploi & mobilité | publié le : 16.06.2022 | Lys Zohin

British and Kyrgyz flags against the background of blue sky

Plus de 7 000 Kirghizes se sont porté candidats ces derniers jours pour un emploi dans l'agriculture au Royaume-Uni. En effet, pour les pays d'Asie centrale – Kirghizistan, Ouzbékistan, Tadjikistan – la guerre entre la Russie et l'Ukraine et les sanctions contre Moscou qui minent l'économie russe représentent un danger pour les emplois, souvent saisonniers, qu'ils prenaient dans la production agricole russe. Ils se tournent donc vers d'autres pays pour tenter de faire vivre leurs familles. Et le Royaume-Uni, en mal de main-d'œuvre dans de nombreux domaines, y compris l'agriculture, est plus qu'heureux de les accueillir. D'autant qu'il est privé de la main-d'œuvre agricole venue de divers pays d'Europe en raison du Brexit, qui a rebuté de nombreux travailleurs, du fait des difficultés pour obtenir un visa, sans parler des Ukrainiens, qui, eux aussi, venaient au Royaume-Uni pour les récoltes et sont aujourd'hui au front ou en exil. L'occasion de faire partir ses citoyens à l'étranger pour ramener de l'argent au pays a été saisie par le gouvernement du Kirghizistan, qui a signé un accord en mars dernier avec une agence de recrutement internationale, Agri HR, habituée à solliciter de la main-d'œuvre en Europe de l'Est et dans les anciennes républiques soviétiques, et chargée désormais de diriger les saisonniers ou les travailleurs vers le Royaume-Uni. Les candidatures ont d'ailleurs afflué sur la nouvelle page en kirghize d'Agri HR. Pour les 1 000 offres d'emploi, plus de 7 000 candidats se sont donc présentés. De même, les offres d'emploi dans l'agriculture émanant du Royaume-Uni intéressent l'Ouzbékistan, qui cherche à diversifier ses migrations pour réduire sa dépendance envers la Russie. Ces pays reçoivent en effet, sous la forme de fonds envoyés par les travailleurs émigrés, des sommes vitales pour leur économie. Selon la Banque mondiale, l'an dernier, 56 % des remises de fonds en Ouzbékistan provenaient de Russie, une proportion qui monte à 76 % pour le Tadjikistan et à 82 % pour le Kirghizistan.

Auteur

  • Lys Zohin