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Lacoste réactive les savoir-faire textiles

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 10.03.2017 | Sabine Germain

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Dans sa volonté de remettre la marque sur les rails du Made in France, Lacoste a inauguré sa Manufacturing Academy à Troyes. Avec création d'emplois à la clé.

Le "Made in France" redevient à la mode. Lacoste, la marque de sportwear bien connue des sportifs, vient d’inaugurer sa Manufacturing Academy à Troyes. Objectif, former une centaine de bonnetiers, teinturiers et opérateurs de confection sur trois ans.

« Nous sommes convaincus que le savoir-faire à la Française fait le charme, la notoritété et la désirabilité de la marque », a expliqué Thierry Guibert, P-DG de Lacoste en inaugurant la « Lacoste Manufacturing Academy » le 7 mars à Troyes. La preuve : la collection capsule de 300 000 pièces Made in France a fait un tabac l’an passé. Mais son succès a été limité par la capacité des sites de production français de la marque de sportswear chic. Et pour cause : il n’existe plus aucune formation aux métiers du textile dans le bassin troyen, berceau historique de Lacoste et de la bonetterie.

Transmettre les savoir-faire

« Nous devons donc ré-enclencher la machine à embaucher et à former », a poursuivi Thierry Guibert en insistant sur le fait qu’il s’agit de préserver les savoir-faire qui pourraient disparaître avec le papy boom. Mais attention, le P-DG ne prétend pas faire du tout « Made in France. Comment le pourrait-il ? Sur les 30 millions de pièces écoulées dans 117 pays à travers le monde, seules 600 000 environ sont produites en France pour au moins 50 % du process.

La Lacoste Manufacturing Academy est précisément conçue pour transmettre et réactiver ces savoir-faire. Une première promotion de 18 opérateurs de confection, 17 bonnetiers et 7 teinturiers a déjà suivi un cursus de 399 heures de formation dans le cadre d’une Préparation opérationnelle à l’emploi (POE) financée par Pôle emploi, la région Grand Est et Lacoste. « Au bout de cette formation, nous avons retenu 12 opérateurs, 10 bonnetiers et les sept teinturiers, détaille Dominique Fiorano, responsable RH. Nous les avons tous intégrés en Contrat de professionnalisation, avec un programme de 200 h de formation pour les bonnetiers, 400 h pour les teinturiers et 1 200 h pour les opérateurs de confection. »

Cent personnes recrutées en trois ans

Deux autres promotions de taille similaire seront recrutées en partenariat avec Pôle emploi (qui pré-sélectionne les candidats selon la méthode dite des habiletés) courant 2017 et 2018. Une centaine de professionnels du textile auront ainsi été formés et intégrés en CDI sur trois ans. « Nous sommes particulièrement heureux de voir aboutir ce projet qui ravive l’histoire de la bonneterie troyenne, se félicite Corinne Legrand, déléguée Unsa, secrétaire du CE et du CHSCT de Lacoste. Dès 1998, nous avions tiré la sonnette d’alarme sur le déséquilibre de la pyramide des âges et la nécessité de redorer le blason des métiers du textile. Nous sommes contents d’avoir été entendus. »

Auteur

  • Sabine Germain