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La SNCF roule pour les quartiers prioritaires

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 24.06.2016 | Chloé Joudrier

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Depuis 2005, la SNCF organise des "rendez-vous égalité et compétences". Des forums de recrutement qui ont permis d'embaucher 7000 personnes en CDI. Aujourd'hui, 17 % des salariés du groupe proviennent des quartiers prioritaires.      

7000 CDI en 10 ans. À la SNCF, le nombre de salariés recrutés au sein des quartiers prioritaires de la politique de la ville ne cesse d’augmenter. La recette ? Les « rendez-vous égalité et compétences ». Grâce à ces forums de recrutement, l'opérateur compte aujourd’hui dans ses effectifs 17 % de salariés issus des zones sensibles.

Lors de la  61ème édition, le 23 juin, 250 personnes – en majorité des jeunes – étaient présentes pour décrocher l’un des 150 emplois proposés par le groupe ferroviaire. Commercial en gare, technicien de voie, conducteur de ligne, électricien de maintenance ferroviaire ou encore conseiller clientèle... Au total, une dizaine de métiers étaient représentés.

Depuis dix ans, les méthodes de recrutement ont bien changé. «Nous sommes passés d'une démarche massive avec des speed-dating à des opérations de recrutement délocalisées et surtout des entretiens plus professionnalisants», précise Stéphane Volant, secrétaire général de la SNCF.

La SNCF se défend de tout favoritisme. Tous les candidats sont soumis à des «processus de recrutement classiques». À chaque poste son processus. « Il peut y avoir des entretiens individuels ou de groupe. Mais aussi des tests psychotechniques sur ordinateur. Certains restent toute la journée, d’autres seulement le temps d’un entretien, explique Nellie Boulereau, chargé de projet diversité à la SNCF. Chaque candidat a un programme spécifique selon le poste qu’il convoite.»

«La SNCF a besoin de recruter»

Pour la SNCF, cet événement est un moyen de diversifier les profils recrutés. «Notre objectif, c'est de susciter des candidatures de personnes qui n'auraient naturellement pas postulé chez nous», souligne Guillaume Pepy, président du directoire. L'opération communication est réfutée en bloc. «C’est un marqueur de l’entreprise publique que d’être à l’image de ceux que nous transportons», justifie Guillaume Pepy. Qui plus est, le groupe est à la recherche de nouvelles compétences. «La SNCF a besoin de recruter. Encore plus dans les quartiers prioritaires où les habitants doivent envoyer quatre fois plus de CV que les autres», approuve Anaïs Breaud, sous-directrice du renouvellement urbain et du développement économique au Commissariat général à l’égalité des territoires.

Une initiative que la SNCF juge trop peu courante dans les entreprises publiques alors même qu'elle favorise l’accès à l’emploi dans des territoires défavorisés. Les chiffres de l’emploi dans ces quartiers, rappelés  par la secrétaire d’Etat à la ville, Hélène Geoffroy, sont révélateurs : «Quel que soit le niveau de diplôme, il y a deux fois plus de chômage chez les jeunes qui en sont issus. Et 36% des moins de 35 ans n’ont pas de formation. Ces jeunes mettent en moyenne 18 mois de plus pour trouver un emploi». Des actions qui gagneraient à être multipliées pour donner une chance à tous.

Auteur

  • Chloé Joudrier