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La pénurie de talents tire les salaires

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 28.10.2015 | Florence Puybareau

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La transformation digitale requiert de nouvelles compétences que les écoles d'ingénieurs n'arrivent pas à fournir. Cette guerre des talents, véritable casse-tête pour les RH, profite aux candidats.

Guy Mamou-Mani, président du Syntec Numérique, le syndicat professionnel de la branche, ne cesse de le répéter : la France manque de spécialistes des technologies de l’information pour accompagner les entreprises dans leur transformation digitale. Selon le Syntec, 12 000 emplois nets ont été créés dans le secteur en 2014 et 35 000 le seraient au total en 2015.

Si, un temps, cette situation a surtout concerné les PME – peut-être insuffisamment attractives pour les jeunes diplômés – , elle touche aujourd’hui toutes les organisations. La France a beau avoir beaucoup d’écoles d’ingénieurs, celles-ci ne suffisent plus à répondre à la demande. Et le papy-boom fait partir des seniors qui ont acquis des savoirs techniques mais qui ne peuvent pas tous être remplacés. Le secteur de l’IT est ­également victime de sa très rapide évolution. Des métiers qui n’existaient pas, il y a deux ans, n’existeront plus dans deux ans, remplacés par d’autres encore inconnus aujourd’hui.

Métiers mal définis

Comment gérer cette instabilité dans des plans annuels, voire pluriannuels et internationaux de recrutement et de formation ? D’autant que les métiers eux-mêmes sont parfois mal définis. Le marketing digital hésite entre recruter des spécialistes de l’IT et du marketing. Jacques Froissant, directeur du cabinet Altaïde spécialisé dans le recrutement 2.0, rappelait récemment les difficultés des RH à concevoir des fiches de poste pour les data scientists, ces experts du big data. Et insistait sur l’importance pour les DRH d’être accompagnés par des opérationnels dans la définition des profils.

Ces difficultés poussent les ­entreprises à faire évoluer leur sourcing et à innover. Elles entraînent aussi une hausse des salaires. Une étude, publiée début septembre par Expectra en partenariat avec RegionsJob, montre que les rémunérations des métiers de l’informatique et des télécoms devraient progresser de 1,2 % en moyenne en 2015 contre 0,7 % en 2014. Et beaucoup plus pour certains métiers : consultant décisionnel (+ 4 %), chef de projet informatique (+ 3,5 %), ingénieur réseau (+ 3,6 %). « La tension va perdurer. Sur le big data et l’analyse de données, il va y avoir beaucoup de demandes », note Fabrice Mazoir, chef de projet ­éditorial chez RegionsJob. Pour les DRH, l’enjeu est donc non seulement de trouver ces profils mais aussi de les garder.

Auteur

  • Florence Puybareau