logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

La métallurgie s'engage sur l'emploi et sur la modulation du temps de travail

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 27.09.2016 | Manuel Jardinaud

Image

Quatre syndicats sur cinq se sont engagés à signer l'accord sur l'emploi dans la métallurgie. Celui-ci prévoit de pouvoir moduler le temps de travail sur trois ans dans les entreprises en difficulté. Un dispositif expérimental.

L’UIMM continue de jouer son rôle de laboratoire social. L’Union des industries et métiers de la métallurgie s’apprête à signer un accord de branche relatif à l’emploi avec au moins quatre syndicats représentatifs (FO, CFE-CGC, CFTC et CFDT).

Fruit d’un an de négociations, le texte propose en particulier une expérimentation pour les entreprises en difficultés qui pourront, par accord, « organiser la répartition de la durée du travail sur une période supérieure à l’année et au plus égale à trois ans ». Un dispositif de maintien dans l'emploi offensif que seule la CGT rejette à ce stade.

Hubert Mongon, délégué général de l’UIMM, ne cache pas sa satisfaction d’avoir emporté l’adhésion de la majorité des syndicats : « Il y a eu un gros travail d’écoute et de pédagogie. Et il y avait un consensus sur le diagnostic, notamment sur le besoin d’agir en cas de difficultés économiques et de revenir sur des textes obsolètes. »

Assouplissement, pas flexibilité !

Ainsi l’accord de 1987 sur l’emploi, qui n’avait pas été révisé, permettait à certains salariés d’attendre 18 semaines avant d’accepter une modification de leur contrat de travail pour motif économique. L’accord de branche revient au droit commun, soit un mois, tout en ajoutant des dispositions de maintien temporaire de rémunération et d’abondement du compte personnel de formation.

Hubert Mongon met en avant le triptyque « simplification, assouplissement et expérimentation » pour qualifier les lignes forces de ce projet mis à la signature jusqu’au 5 octobre. Prenant bien soin d’éviter le terme de flexibilité, qui ne figure d’ailleurs pas dans le texte final.

Equivalent à la loi travail

Mais le mot qui fâche est repris à son compte par la Fédération CGT pour contester la projet. La délégation qui a pris part aux négociations ne propose pas d’y apposer sa signature : « Ce n’est pas un accord sur l’emploi mais la simple mis en œuvre de la loi travail », témoigne Philippe Verbeke, membre du bureau fédéral de la FTM-CGT et chef de file à la table de l'UIMM. « Cette expérimentation n’est rien d’autre que l’instauration d’accords de compétitivité offensifs et une façon de contourner les 35 heures », fait-il valoir.

Le cégétiste regrette que les belles intention mises en avant dans le préambule – recrutement des jeunes, maintien au travail des plus âgés et préservation de l’emploi dans l’industrie –, soient balayées par les articles phares de l’accord, celui sur la modulation du temps de travail en particulier.

Des accords comme dans l'automobile

Une analyse que ne partage pas la très réformiste fédération FO de la métallurgie. Qui a passé outre l'opposition farouche de sa confédération à la loi El Khomri. Dans un long communiqué, FO Métaux insiste sur l’utilité de la branche comme « régulateur évitant le dumping social ».

Son secrétaire général, Frédéric Homez, explique avoir obtenu, lors de la négociation, le retrait d'un article portant sur la mise en place d'accords offensifs de maintien dans l'emploi. Au bénéfice de celui sur la modulation triennale du temps de travail. Des accords de ce type existent déjà dans l'automobile, rappelle le syndicaliste.

L'argument sied à Hubert Mongon, chantre d'un dialogue social apaisé. « Dans le contexte politique et social actuel, quand on parle d’emploi, il faut savoir prendre ses responsabilités et faire la part des choses. » Une pierre dans le jardin de certains faucons du Medef, mais aussi de certains candidats à la primaire de droite très enclins à critiquer le dialogue social à la sauce UIMM.

 

 

 

Auteur

  • Manuel Jardinaud