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La grande frustration des jeunes diplômés du développement durable

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 02.12.2015 | Catherine Abou El Khair

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Les étudiants ayant suivi des longs cursus pour travailler dans le développement durable ont des difficultés d'insertion professionnelle. Ils doivent redoubler d'efforts pour trouver le bon employeur.

Pour les jeunes diplômés spécialisés dans le développement durable, la Cop21 a intérêt à être suivie d'effets! En 2013, environ 25 000 étudiants suivaient des cursus spécialisés dans l'environnement de niveau I (Bac+4 et plus), selon une note récente du Commissariat général au développement durable (CGDD), contre 20 000 en 2008.

Face à ce flux continu, "en 2014, on comptait 6000 offres d'emploi dans le domaine de l'environnement", explique Pierre Lamblin, directeur des études à l'Apec. Au même titre que les cursus en biologie, en chimie, en langues ou sciences humaines, les études poussées liées à l'environnement et à l'écologie offrent peu de débouchés. Seuls 44% des diplômés Bac+5 et plus dans ces disciplines avaient trouvé un emploi 9 mois après leur entrée sur le marché du travail, selon l'enquête 2014 sur l'insertion des jeunes diplômés de l'Apec.

Ces jeunes diplômés qui espéraient se démarquer sur le marché du travail manifestent donc une certaine frustration. 58% d'entre eux portent un jugement critique sur leur formation, d'après le Céreq. "31% occupent un emploi à durée déterminé. Le chômage les touche davantage que les autres "sortants" de l'enseignement supérieur. Ceux ayant préparé les diplômes les plus élevés considèrent le plus fréquemment que leur formation offre des débouchés professionnels assez limités", relève le CGDD, dans un autre article sur la qualité de l'insertion des formations environnementales.

Identifier des postes

Pas facile en effet, pour ces diplômés ambitieux, de trouver le poste de leurs rêves! Car sur les fonctions liées au développement durable, les entreprises sont de plus en plus strictes. "En 2008, on pouvait encore se bricoler un profil pour trouver des postes. Mais aujourd'hui, le marché s'est professionnalisé. Les entreprises recherchent des profils expérimentés, ayant une double-compétence, très difficiles à trouver", explique Caroline Renoux, directrice du cabinet de recrutement Birdeo.

"Des postes de responsable développement durable, il n'y en a pas énormément. Cela ne veut pas dire qu'il n'y en a pas! L'enjeu, c'est de trouver le bon intitulé, avec un contenu qui corresponde à ce que l'on cherche", explique Jasha Oosterbaan, directrice adjointe de l'Institut supérieur d'ingéniérie et de gestion de l'environnement, un établissement attaché à l'Ecole des Mines de Paris qui propose des formations à niveau bac+6.

Que l'on soit branché matériaux, économie circulaire ou économie de la fonctionnalité, "il faut chercher des entreprises engagées, ce qui implique un travail de veille important", constate Caroline Renoux. La qualité de la recherche d'emploi et du projet professionnel est donc cruciale, en particulier pour ces diplômés.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair