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La Compagnie des Alpes veut mieux accompagner ses saisonniers

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 06.11.2015 | Manuel Jardinaud

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L’exploitant de parcs d’attractions et de stations de ski met en place une politique globale pour faire monter en compétences ses saisonniers les plus méritants. Les premiers effets se font sentir.

Quel rapport entre le Parc Astérix et la station de ski de Serre-Chevalier ? Les deux sont exploités par la Compagnie des Alpes, qui emploie 60% de saisonniers sur 5000 employés. D’où la nécessité pour le groupe de construire des parcours pour mieux fidéliser et professionnaliser ces salariés au statut particulier.

Dernière pierre d’un édifice commencé en 2011, un accord majoritaire signé avec FO et la CFTC sur une priorité de réembauche pour certains d’entre eux. Le texte ne concerne pour le moment que les destinations dites « loisirs » (Parc Astérix, Walibi, France Miniature, Futuroscope, musée Grévin…). Il s’agit de proposer une priorité de réembauche d’une saison sur l’autre à certains saisonniers. Ceux qui ont à la fois une présence minimale de 70% sur une saison, une évaluation positive et n’ont jamais été sanctionnés. Des critères que la CGT a refusé de valider.

Passerelles internes

Cet accord complète un autre texte, signé par l’ensemble des organisations syndicales (FO, CFTC, CGT) en 2011, sur les parcours professionnels des saisonniers. Plusieurs axes avaient alors été retenus. Premier d'entre eux, des passerelles internes pour changer de lieu de travail avec les saisons. En permettant, par exemple à un employé de restauration du Parc Astérix d'exercer dans une station de ski pendant les mois d'hiver. Et inversement. Sauf que le dispositif peine à décoller : entre dix et vingt saisonniers en bénéficient chaque année ! « Nous rencontrons des problèmes de logement pour les parcs, que nous ne prenons pas en charge », explique la DRH du groupe, Céline Lemercier.

Autre point inclus dans l'accord, la création de partenariats avec des entreprises au sein des bassins d’emploi, pour trouver d'autres activités pendant la saison basse. Un dispositif qui, lui, rencontre un certain succès. En particulier en montagne, par exemple avec les sous-traitants chargés de la maintenance. Chaque intersaison, de 100 à 150 salariés en bénéficient.

Professionnalisation en vue

Le volet formation n’a pas été oublié. En partenariat avec Pôle emploi et l’Afdas, l’organisme collecteur de la branche, le groupe s'est aussi lancé en 2014 dans la délivrance de certificats de qualification professionnelle (CQP). Dans les domaines de la restauration, de l'accueil, de la vente et bientôt pour être régisseur de spectacle. Le tout dans le cadre de la professionnalisation.

Chaque module peut mener ensuite au titre professionnel d’agent de loisirs. La première cuvée a concerné 190 demandeurs d’emploi, dont une une petite partie ayant déjà travaillé pour la Compagnie des Alpes. Avec un taux de réussite de 90%, affirme la DRH. Une réflexion est engagée pour étendre une telle expérimentation aux saisonniers des domaines skiables sur d'autres formations d'animation sportive.

« La saison prochaine, certains pourront bénéficier de l’accord sur la priorité de réembauche, et pourquoi pas participer à une autre formation à l’intersaison », explique Céline Lemercier. Au final, un salarié pourrait prétendre à obtenir le titre professionnel après trois saisons – et donc trois modules de formation.

La politique engagée en 2011 a déjà un effet visible : le taux de reconduction des contrats est en augmentation constante et atteint désormais 48%. La fidélisation voulue est en cours.

Auteur

  • Manuel Jardinaud