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La chasse aux faux diplômes est lancée

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 28.01.2016 | Anne-Cécile Geoffroy

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Le ministère de l’Education nationale annonce la création d’un service d’attestation numérique des diplômes. Cet outil doit permettre aux entreprises de sécuriser leurs recrutements et aux établissements d’enseignement de valoriser le parcours académique de leurs étudiants.

Gare aux faux diplômes ! Le ministère de l'Education nationale lance un dispositif d'authentification numérique qui doit empêcher la fabrication de faux titres. L'enjeu est de taille pour le ministère qui entend ainsi accélérer la remise des documents officiels aux diplômés mais aussi alléger les tâches de vérification réalisées par les services de l’enseignement scolaire et de l’enseignement supérieur. Chaque année, 80 000 demandes d’attestations sont déposées.

Mais l’enjeu est grand aussi pour les recruteurs. Selon la dernière étude du cabinet de recrutement Florian Mantione, réalisée en 2013, 33% des candidats s’attribuent souvent ou toujours un faux parchemin. Une plaie pour les entreprises qui ont besoin de sécuriser leur recrutement. « La jurisprudence n’est pas très claire dans ce domaine. Mais les entreprises ont tout intérêt à vérifier dès le début l'authenticité d’un diplôme. Elles ont aussi intérêt à énoncer clairement le type de diplôme qu’elle recherche. Si ce n’est pas dit en amont, il sera ensuite difficile de reprocher au candidat d’avoir menti », explique Patricia Rotermund, associé au sein du cabinet d’avocat Fidal.

Bouquet de services

D’ici la fin de l’année, le ministère promet donc un service en ligne destiné aux diplômés comme aux entreprises. « Le premier niveau de service permettra d’authentifier les diplômes nationaux type bac et BTS, puis les diplômes agréés comme la licence et le master, annonce Mathieu Jeandron, directeur du numérique pour l’éducation du ministère. Par la suite, nous proposerons un bouquet de services plus larges. »

A terme, le ministère souhaite travailler avec les réseaux sociaux, type LinkedIn ou Viadeo, pour permettre aux candidats d’apposer sur leur page personnelle des macarons officiels garantissant aux recruteurs l'authenticité de leur diplôme.

Nanoparticules contre faux diplômes

Pour autant, le ministère n'entend pas marcher sur les plates-bandes d’entreprises, comme VerifDiploma ou encore CVTrust, qui traquent les CV menteurs. « Nous ne sommes pas là pour nous substituer à ces sociétés. Mais l’Etat est légitime pour authentifier les diplômés délivrés en son nom, à partir de la source des données », indique Mathieu Jeandron.

En septembre dernier, l’Insa de Toulouse avait annoncé le lancement d'un système d’authentification de son diplôme d’ingénieur, en s’appuyant sur la technologie des nanoparticules développée par la société Nanolike. A la fin de l’année, les diplômés de l’Insa de Toulouse recevront avec leur diplôme une carte dotée d’un QR Code qui permettra, si leur futur employeur le demande, de vérifier l’authenticité du parchemin directement auprès de l’Insa. Une aide précieuse pour contrer des sites internet comme « fauxdiplômes.org » qui proposent, pour 150 euros et sous 48 heures, de vous faire parvenir un vrai-faux diplôme.

Auteur

  • Anne-Cécile Geoffroy