Le réseau d'aide et d'accompagnement de créateurs d'entreprises représente aujourd'hui plus de 5% des créations en France, hors autoentrepreneurs. Il veut désormais mieux s'implanter dans les zones urbaines fragiles.

Un bon cru! Le réseau Initiative France, qui finance et accompagne des créateurs ou repreneurs d’entreprises, dévoile des résultats en hausse. Signe d’une maturité de la structure et d’une appétence pour l’entrepreneuriat qui ne se dément pas. « En 2015, nous avons créé plus d’emplois et permis un effet de levier plus fort que l’année précédente », résume Bernadette Sozet, la déléguée générale.

En chiffres, le bilan est en effet très positif : avec une aide à la création, à la reprise ou à la croissance auprès de 16 080 entreprises – soit une hausse de 5% par rapport à 2014 -, ce sont 40 000 emplois qui ont été créés ou maintenus. Une augmentation de 6% en un an. « En moyenne, 2,5 emplois ont été créés par entreprise en 2015. Soit six cents de plus qu’en 2014 », se réjouit Bernadette Sauzet. Une donnée d’autant plus intéressante que le taux de pérennité à trois ans des sociétés ainsi accompagnées s’élève à 88% contre 70% en moyenne en France.

Aller vers cinq emplois par entreprise

« Nous sommes heureux de ce niveau d’emploi. Mais nous souhaitons travailler encore plus sur les projets d’entreprises avec un potentiel rapide de création de trois à cinq emplois », explique Bernadette Sozet. Une piste : les projets innovants ou liés aux nouvelles technologies, qui représentent désormais 38% des sociétés accompagnées, le commerce demeurant encore le gros des dossiers sélectionnés.

Financièrement, les résultats sont également encourageants. Avec 176 millions d’euros de prêts d’honneur (sans intérêts ni garanties) accordés aux entrepreneurs, Initiative France provoque un engagement des banques à hauteur de plus d’un milliard d’euros. « Elles sont rassurées, note la déléguée générale, car notre prêt d’honneur renforce le capital des créateurs. Mais, surtout, les plans de financement sont bien construits et la sélection est faite par un comité d’agrément composé d’experts qui connaissent le marché local. » Un cercle vertueux.

Jeunes et seniors

Le réseau accompagne en majorité des demandeurs d’emploi. Et une proportion de femmes qui stagne à un peu plus d’un tiers. En outre, la part des jeunes de moins de 25 ans et des seniors de plus de 45 ans reste stable autour de 25%. Si l’ambition est aujourd’hui d’améliorer l’aide à ses deux catégories les plus en difficulté sur le marché de l’emploi, Bernadette Sauzet souhaite surtout que le réseau soit plus présent dans les « territoires urbains fragiles ». « Nous avons besoin d’y travailler avec d’autres réseaux pour mieux nous faire connaître. Nous devons y tisser des liens avec des partenaires du tissu économique et social », dit-elle. Sûrement le défi le plus important des prochaines années.