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Grosses inquiétudes pour l’emploi à la CCI Paris Ile-de-France

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 25.03.2016 | Anne Fairise

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Les élus arrêteront le 7 avril l’ampleur du nouveau plan de réorganisation, motivé par la baisse des ressources fiscales. L’intersyndicale, qui a mobilisé plusieurs centaines de salariés mercredi 23 mars, table sur 300 à 400 suppressions de postes.

La tension  monte à la Chambre de commerce et d’industrie de région Paris Ile-de-France. Une première depuis le plan de suppressions de postes de 2012*: quelque 200 agents de la plus puissante CCI de France ont débrayé et manifesté, mercredi 23 mars, « pour défendre l’emploi » à l’appel de l’intersyndicale CGT, CFDT, CFE-CGC, FO et Unsa, qui anticipe 300 à 400 suppressions de postes. Selon elle, un millier d’agents (sur 4.000 permanents) seront impactés par la réorganisation attendue depuis l’automne.

Malgré ses demandes réitérées, elle n’a obtenu aucune précision, lors de la commission régionale paritaire, qui s’est tenue le même jour, sur l’impact social de la réorganisation. Mais la date du couperet est désormais connue. La décision des 98 élus-chefs d’entreprise, initialement annoncée pour le 31 mars, sera finalement arrêtée à l’assemblée générale du 7 avril. 

Communication anxiogène.

« Faute d’une vision stratégique claire, un vrai désespoir est en train de naître chez les agents. Les grandes lignes de la réorganisation sont connues depuis plusieurs semaines. Certains services ont même organisé des sessions d’informations auprès des agents, mais sans préciser combien seront concernés par une suppression de postes, une mutation géographie, un nouveau rattachement…», s’énerve Jeannine Marty, déléguée syndicale de la CGT, premier syndicat de la Chambre. Elle déplore un « plan élaboré en toute opacité, sans réelle discussion paritaire, au mépris des angoisses et des souffrances au travail qu’il peut générer ».

La communication délivrée est, pour le moins, anxiogène. Ainsi, les 640 agents travaillant dans les services aux entreprises savent, depuis début mars, qu’ils « sont susceptibles d’être concernés par des mobilités, des changements de rattachement, des mutations et des suppressions de poste ». 

Pis, pour Josué Bensabath (CFE-CGC), «  les organigrammes-cibles sont déjà connus. Puisque des directeurs de service ont déjà convoqués certains de leurs agents pour leur dire que leur poste était supprimé ». Le délégué syndical pointe un traitement inégalitaire des personnels face à la réorganisation et « une totale déconnexion entre la volonté de la direction générale et la réalité des pratiques dans les services ». 

Baisse des ressources fiscales.

Chose certaine, la restructuration de la plus puissante CCI de France sera de bien plus grande ampleur qu’envisagée à l’été 2014. La baisse des ressources fiscales de la Chambre francilienne, soumise à une cure d’austérité par l’Etat (comme tous ses opérateurs) pousse celle-ci à reconsidérer la réorganisation initialement envisagée, pour mieux adapter ses services à l’évolution de l’environnement économique et des besoins des entreprises. 

Selon la Chambre régionale, ses ressources se seront réduites, au total, entre 2013 et 2016, d’environ 290 millions d’euros (entre une ponction de 153 millions d’euros sur son fonds de roulement et la baisse de 140 millions de la taxe pour frais (TFC) de chambre versée par les entreprises). Pour éviter un déficit prévisionnel de 27 millions d’euros sur le budget 2017, l’assemblée générale des élus a donc voté, fin octobre, la mise à l’étude de mesures complémentaires d’adaptation. Alors que la Chambre régionale a déjà connu 700 départs volontaires en 2015. 

Ces nouvelles mesures conduiront à « plusieurs centaines de suppressions de postes », a confirmé le 15 mars à l’AFP Etienne Guyot, le directeur général de la CCI, qui refuse depuis de s’exprimer. Inacceptable pour l’intersyndicale, qui entend lancer une nouvelle mobilisation du personnel d’ici le 7 avril. 

* 314 postes ont été alors supprimés, entraînant 120 licenciements.

Auteur

  • Anne Fairise