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FO Renault : "Fermer Choisy-le-Roi, seul site dédié à l'économie circulaire, est incompréhensible"

ISRH | Emploi & mobilité | publié le : 09.06.2020 | Gilmar Sequeira Martins

L'annonce de la fermeture du site de Choisy-le-Roi passe mal.

Crédit photo OceanProd/AdobeStock

Brahim Hachouche, délégué syndical central (DSC) adjoint Force ouvrière et salarié de Renault Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), conteste la logique conduisant à la fermeture du site.

Quelle est votre réaction à l’annonce de la fermeture du site de Choisy-le-Roi ?
Brahim Hachouche :
Nous avons été surpris et nous sommes en colère. Le site tourne bien et nous avons une bonne profitabilité. En 2019, 17 personnes ont été embauchées et 68 depuis 2015. Nous récupérons des organes mécaniques usagés (moteurs, boîtes de vitesses, systèmes injection, éléments électroniques, etc.), nous les démontons et les expertisons. Nous rénovons certaines pièces et nous remplaçons celles qui ne peuvent pas être réparées pour faire des organes mécaniques électriques et électroniques « échange standard » destinés au service après-vente, qui est un marché très important pour Renault. La direction nous a expliqué qu’il y avait un problème de volume de ventes, que les usines n’étaient pas assez chargées pour régler ce problème. Et elle annonce la fermeture du seul site engagé dans l’économie circulaire. Cette annonce va toucher les 265 salariés du site mais aussi ceux des onze entreprises prestataires qui prennent en charge la restauration, la sécurité, mais aussi une partie des prestations d’ingénierie, sans compter les intérimaires. Au total, le nombre d’emplois menacés approche les 400.

Les annonces du groupe en matière d’accompagnement sont-elles satisfaisantes ?
B. H. :
La direction a annoncé la création d’un grand pôle dédié à l’économie circulaire à Flins. En parallèle, la fabrication des modèles Zoé et Micra, effectuée jusqu’ici à Flins, va sans doute s’arrêter. Si c’est le cas, il est difficile d’imaginer que le transfert des activités du site de Choisy-le-Roi puisse assurer suffisamment d’activité sur le site de Flins qui emploie 2 600 personnes. Comment un site bien plus grand que le nôtre pourrait-il vivre uniquement avec les activités transférées de Choisy-le-Roi ? Il y a aussi le problème de la distance. Flins est distant de 70 km. En région parisienne, c’est un trajet particulièrement long. Cela pose la question du logement, voire de la vente de leur résidence, pour ceux qui sont devenus propriétaires. Comment les salariés de Choisy-le-Roi vont-ils aller à Flins ? Nous n’avons aucune information à ce sujet.

Que comptez-vous faire ?
B. H. :
Nous ne comprenons pas un projet qui répond à un problème de volume de production par la fermeture du seul site du groupe qui fait de l’économie circulaire. Alors que Flins a déjà été privé de la production de la Clio, la fermeture du site de Choisy-le-Roi serait d’autant plus incompréhensible que des projets étaient en cours. Durant la période de confinement due au Covid-19, des salariés sont revenus travailler pour les faire avancer. Nous étions dans une bonne dynamique. Nous attendons le CCSE du 16 juin pour avoir plus d’informations. Si nous n’avons pas les précisions que nous attendons, le mécontentement sera très fort.

Propos recueillis par Gilmar Sequeira Martins

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins