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Face au chômage, le ministère du Travail mise sur les start-up

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 27.11.2015 | Catherine Abou El Khair

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Myriam El Khomri veut développer les innovations numériques autour de l'emploi. Elle s'appuie sur le Lab RH, un groupement d'entreprises du numérique spécialisées dans les services d'appui aux ressources humaines.

Certains ont mis la veste, d'autres ont soigné leur look décontracté. Jeunes diplômés ou trentenaires confirmés, les membres du Lab RH, une association d'entreprises spécialisées dans les services numériques RH, sont à la fête.

Ils accueillaient, hier, dans un loft branché, la ministre du Travail Myriam El Khomri, la secrétaire d'Etat chargée du numérique Axelle Lemaire, et le directeur général de Pôle emploi Jean Bassères. L'occasion de présenter leurs innovations sur tablettes, tournées vers le bien-être au travail, l'optimisation du recrutement, ou l'appui pour la mobilité.

Alors que Myriam El Khomri venait d'annoncer, à peine une heure plus tôt, la plus forte progression du chômage depuis 2 ans, avec +1,2% de demandeurs d'emploi inscrits en catégorie A en octobre, le Lab RH entend apporter des solutions. "Nous allons aider à repenser l'emploi, dynamiser la croissance et favoriser le bonheur au travail", annonce Jérémy Lamri, le cofondateur de cette association, qui réunit aujourd'hui une centaine d'entreprises. Fondé en juin 2015, le Lab RH veut offrir les services de ses start-up aux entreprises. Via un partenariat avec le cabinet de conseil RH Bpi Group, qui est intéressé, de son côté, par les innovations digitales du Lab.

Rue de Grenelle, on les prend aussi au mot!  "Il y a urgence. Toute initiative, d'où qu'elle vienne, doit être encouragée. Pôle emploi a fait des percées sur le numérique. Je souhaite maintenant que nous allions plus loin", reconnaît Myriam El Khomri. Diffuser toujours plus d'outils "intelligents" tous azimuts, pour aider les jeunes à s'orienter, pour les salariés en reconversion, les chômeurs, telle est l'ambition du ministère du Travail, qui a déjà commencé avec l'Emploi Store, où sont proposées près de 150 applications autour de l'emploi et de la formation.

Big data et transformation numérique

Le deal entre le Lab RH et la rue de Grenelle : créer des applications gratuites et innovantes s'appuyant sur le "Big Data" contre l'expertise et les réseaux des services de l'Etat. « Cette deuxième génération numérique est différente de la première, constituée par les jobboards. Ils ne sont pas concurrents. Leur travail sur les algorithmes et le traitement des données est pertinent », explique-t-on dans l'entourage de la ministre. « L’objectif est d’être aiguillé, grâce à eux, sur certaines évolutions du marché. Le numérique transforme les questions de recherche d’emploi, l’accompagnement des chômeurs, ou encore la formation, avec les Moocs. Il va falloir traiter ces questions en cohérence, en parler au sein d’instances, formelles ou informelles».

Alors que le ministre de l'Economie Emmanuel Macron compte donner un gros coup de pouce à l'économie numérique avec son projet de loi "Nouvelles opportunités économiques", le Ministère du Travail veut se tenir à la page, en vue de la réforme du code du travail. Après avoir reçu le rapport Mettling, un autre rapport doit être rendu en décembre 2015 ou janvier 2016 par le Conseil national du numérique. En 2014, François Rebsamen lui a donné pour mission de formuler des propositions sur la transformation numérique des entreprises, le rôle des services publics et les effets du digital sur le travail.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair