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Expatriation : le grand retour ?

Emploi & mobilité | publié le : 23.05.2022 | Gilmar Sequeira Martins

Alors que la pandémie provoquée par le SARS-CoV-2 semble en passe d’être maîtrisée, l’expatriation va-t-elle connaître un nouveau bond ? Une étude Indeed permet de mieux connaître les motivations des postulants. Ainsi, avant la pandémie, plus d’un quart (27 %) des étudiants et un cinquième (20 %) des actifs nourrissaient un projet de mobilité internationale. Les données disponibles indiquent que ce sont les étudiantes (31 %) qui montrent le plus grand intérêt pour une expérience à l’étranger, souhait qui semble moins répandu parmi leurs homologues masculins (22 %). Parmi les actifs, c’est chez les plus jeunes, âgés de moins de 35 ans, que se recrute la plus grande cohorte de partants (34 %) alors que les plus âgés sont moins désireux de se frotter à d’autres univers culturels et professionnels (13 %).

Les attentes vis-à-vis de l’expatriation sont très différentes, mais aussi paradoxales. Alors qu’il semble logique de voir les étudiants souhaiter participer à un échange universitaire (74 %), près d’un quart des actifs (24 %) émettent aussi ce vœu… Ils sont par ailleurs encore plus désireux d’effectuer un volontariat international (31 %) que les étudiants (14 %). La logique est cependant rétablie s’agissant de l’objectif professionnel d’une expatriation : il n’est poursuivi que par 8 % des étudiants alors que 43 % des actifs en font leur horizon. Les DRH y verront sans doute matière à réflexion, puisque la dimension professionnelle est moins revendiquée par des actifs souhaitant bénéficier d’une expérience à l’étranger. Les auteurs de l’étude en déduisent pour leur part que beaucoup de professionnels souhaitent continuer de se former après l’entrée sur le marché du travail. Là encore, les femmes se distinguent puisqu’un tiers (33 %) d’entre elles souhaitent se former à l’étranger alors que c’est le cas de 16 % des salariés masculins.

Les écarts entre populations se mesurent aussi aux ressorts qui motivent les séjours à l’étranger. Ainsi, les étudiants veulent en priorité découvrir une autre culture (68 %), avant l’expérience humaine (49 %) et l’amélioration de leur connaissance linguistique (48 %). Du côté des actifs domine le souci d’ajouter des compétences à son CV (28 %) ainsi que la découverte d’autres façons de travailler (26 %), qui font presque jeu égal avec l’amélioration du niveau linguistique (28 %) et une progression de leur rémunération (24 %). Alors que les enjeux de pouvoir d'achat se multiplient, un nombre croissant de salariés vont-ils considérer l'option de l'expatriation, ce qui augmenterait du même coup les difficultés de recrutement ?

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins