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Entrepreneurs… et rien d’autre !

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 21.12.2015 | Anne Fairise

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L’envie de monter sa petite entreprise est très vivace chez les jeunes des « quartiers ». Mais ils sont mal pris en charge par les réseaux d’aide à la création. De nouveaux acteurs tentent d’y remédier.

Non, monter sa boîte n’est pas réservé aux nantis ou aux profils de grandes écoles ! À force de pousser des portes sans succès, Théodore Timboussaint, 28 ans, devenu éducateur sportif après un BTS commercial, avait presque fini par s’en convaincre. Dépité qu’une Junior-Entreprise de HEC lui demande 3 000 euros pour une étude de marché. Fatigué de ne pas trouver, dans les services gratuits, « les conseils ou même l’écoute au niveau souhaité ».

Il a changé d’avis à la Yump Académie (Young Urban Movement Project), qui mise sur les entrepreneurs en herbe des quartiers, qu’ils soient non diplômés ou bac + 5. Le pari ? Leur apporter ce qui fait défaut ailleurs. Un cadre structurant, une formation de six mois – gratuite – mais aussi des rencontres avec des pros, avocats, comptables ou juristes, et des entreprises partenaires, pour se créer un réseau. De quoi construire, valider, éprouver son projet dans tous ses aspects, financiers, juridiques, stratégiques.
Et ça marche. Sur les 170 yumpers qui se sont succédé depuis deux ans dans les ­antennes de Seine-Saint-Denis et de Paca, 43 % ont déposé les statuts de leur entreprise.

Une pierre dans le jardin des grands réseaux d’accompagnement à la création d’entreprise (Adie, Boutiques de gestion, France active, Initiative France, Entreprendre) qui affichent un taux de passage à l’acte de 30 %. « Leurs services standardisés ne sont pas une réponse appropriée aux entrepreneurs des quartiers. Ils ont besoin d’un suivi spécifique, pour avoir les mêmes chances de voir leur projet se concrétiser », tonne Serge Malik, cofondateur de SOS Racisme, à l’origine de cette business school atypique, inspirée d’un programme suédois et créée avec deux entrepreneurs, Tomas Fellbom et Alexander Keiller.

« Les grands réseaux n’ont pas de bons résultats. Ce qui fonctionne, ce sont les initiatives locales en lien avec le territoire. On n’accompagne pas les entrepreneurs à Lille comme à Brest », renchérit Majid El Jarroudi, délégué général de l’Agence pour la diversité entrepreneuriale (Adive), qui met en relation créateurs et acheteurs des grandes entreprises.

Auteur

  • Anne Fairise