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Des outils pour l’insertion

Entreprise & Carrières | Mobilités | publié le : 03.05.2016 | Elodie Sarfati

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Face à l’explosion du chômage, les pouvoirs publics misent toujours sur les emplois aidés, comme les contrats de génération, les emplois d’avenir et les contrats “starters”. Du côté des employeurs, les usages sont divers, entre effets d’aubaine et vraies démarches d’insertion.

Le contrat de génération est moribond ? Vive le CIE-Starter ! Lancé en mars 2015 par le gouvernement, ce contrat aidé est le petit dernier d’une longue lignée, démarrée il y a bientôt quarante ans. Avec les emplois d’avenir et les contrats uniques d’insertion – CUI-CIE pour le secteur marchand et CUI-CAE pour le non marchand –, il forme la panoplie actuelle de ces instruments sans cesse renouvelés dans les politiques publiques de l’emploi, et censés permettre aux personnes en difficulté d’insertion d’intégrer le marché du travail. Au total, près de 300 000 nouveaux contrats aidés sont budgétés pour 2016, dont 200 000 CUI pour le secteur non marchand, auxquels s’ajoutent 20 000 contrats de génération.

9% de l'emploi associatif

Si le volume des emplois aidés fluctue au gré des courbes du chômage, c’est surtout dans le secteur non marchand qu’on les retrouve. En particulier dans les associations, qui concentrent plus de 40 % des embauches. « Les contrats aidés représentent 9 % de l’emploi associatif, soit 170 000 personnes, souligne Jacques Malet, président de Recherche & Solidarités. Et la hausse de l’emploi associatif en 2014 est directement liée aux recrutements de jeunes en emplois d’avenir. En 2015, sur 87 000 emplois d’avenir par mois en moyenne, 37 000 travaillaient dans des associations. » Dans le secteur marchand, l’hôtellerie-restauration et le tourisme-loisirs en ont recruté un quart. Le secteur du commerce, un quart des CUI-CIE.

Seulement, en termes d’insertion durable, leur utilité est régulièrement décriée. Et les chiffres montrent l’ambivalence de leur usage. Dans le secteur marchand, ils sont certes majoritairement en CDI et à temps complet, mais dans 6 cas sur 10, n’influent ni sur la décision d’embaucher, ni sur le profil recruté.

Effets d’aubaine

Stéphane Ivanic, gérant d’une entreprise de service numérique (ESN) de 23 salariés, Altaë, qui a recruté trois personnes en CIE (et en CDI), en témoigne : « Pour les deux premiers, il s’est agi d’un effet d’aubaine, car j’aurais fait ces embauches quoi qu’il en soit. Pour le troisième, j’étais plus mitigé, l’aide financière a précipité ma décision. » Chez KFC, comme pour l’enseigne de discount non alimentaire Action – qui va ouvrir cette année une centaine de magasins –, c’est le choix de recruter sans CV, via la méthode de simulation de Pôle emploi (MRS), qui détermine le recours aux emplois aidés : « Comme la méthode se fonde sur les aptitudes, elle permet à des profils atypiques d’être sélectionnés. Dès lors qu’ils répondent aux conditions d’éligibilité, nous les recrutons en CIE ou CIE-Starter, et en CDI, explique la DRH d’Action France, Muriel Bultjauw. Depuis décembre, nous avons ainsi embauché 200 personnes en contrat aidé, soit un quart de nos recrutements. »

Dans le secteur non marchand, deux tiers des embauches n’auraient pas lieu sans l’aide de l’État, selon la Dares...

Auteur

  • Elodie Sarfati