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Des jeunes en quête d’international

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 05.04.2016 | Catherine Abou El Khair

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Encouragés par leurs proches et leurs écoles, les moins de 30 ans brûlent de partir à l’étranger. Mais les entreprises, qui serrent leurs budgets de mobilité internationale, ne se montrent pas toujours à la hauteur.

Leur terrain de jeu n’est ni la France ni l’Europe. C’est le monde ! Biberonnées aux cours d’anglais, aux études Erasmus et vols low cost, les jeunes générations n’ont pas peur d’aller travailler à l’étranger. « Pour elles, un Paris-Berlin n’est pas différent d’un Paris-Bordeaux. Par Internet, elles trouvent du travail partout. Les réseaux sociaux les ouvrent sur le monde », affirme Jean-François Rieffel, responsable des partenariats à l’Association pour l’emploi des cadres. Ainsi, la Conférence des grandes écoles estime que 17,6 % de ses jeunes diplômés étaient en poste hors de France en 2014, contre 14,9 % en 2013 et 12,7 % en 2011.

Interrogés chaque année par le cabinet Deloitte, ceux-ci imaginent de plus en plus leur avenir professionnel dans un pays ­anglo-saxon, à Hong Kong ou à Johannesburg. La proportion a presque doublé en trois ans, atteignant 21 %. L’Insee confirme aussi que la jeunesse est propice au voyage. Selon une récente étude, en 2013, 80 % des départs de personnes nées en France ont eu lieu entre 18 et 29 ans. En 2014, les 18-25 ans représentaient 9,4 % du total des expatriés inscrits au registre mondial des Français de l’étranger. Un pourcentage qui s’accroît depuis plusieurs années.

Les jeunes ne fuient pas forcément le ­chômage ou un marché du travail atone. En réalité, ils cultivent un intérêt marqué pour l’expatriation. « Les jeunes diplômés reçoivent de véritables injonctions à la mobilité internationale. Depuis le collège ou le lycée, on leur a répété qu’il fallait faire l’expérience de l’étranger », observe Denis Colombi, doctorant au Centre de sociologie des organisations, qui termine une thèse sur la mobilité internationale.

Apprendre une ou plusieurs langues étrangères, se frotter à de nouvelles ­cultures, sortir de la fameuse « zone de confort » sont devenus des figures imposées du système éducatif. Les moins de 35 ans en sont aujourd’hui convaincus : avec une expérience hors des frontières, 51 % pensent que leur profil professionnel sera plus attractif, selon le baromètre Humanis 2016 sur la protection sociale des expatriés, réalisé en partenariat avec Lepetitjournal.com. Et 63 % des jeunes expatriés pensent acquérir des compétences nouvelles en partant à l’étranger.

Auteur

  • Catherine Abou El Khair