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Des difficultés d’insertion professionnelle qui persistent

Liaisons Sociales Magazine | Mobilités | publié le : 25.03.2016 | Eric Béal

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À l’occasion des championnats du monde des métiers pour les personnes en situation de handicap, l’Agefiph organise ses «Assises de l’apprentissage». L’occasion de faire le point sur l’insertion des personnes handicapées dans le monde du travail.  

Les Abilympics qui se déroulent aujourd’hui et demain à Bordeaux sont l’occasion pour les travailleurs handicapés sélectionnés de démontrer qu’ils peuvent non seulement acquérir des compétences professionnelles, mais également parvenir à une maîtrise égalant celle de leurs collègues valides. Pour autant l’insertion des professionnels handicapés reste difficile.

En la matière, il y a un avant et un après le 10 juillet 1987. A cette date, la loi d'obligation d'emploi des travailleurs handicapés oblige les entreprises privées et publiques de 20 salariés et plus à employer des personnes handicapées dans la proportion de 6% de leur effectif. Les entreprises privées qui ne respectent pas ce quota doivent verser une contribution.

Des moyens pour financer l'insertion

Toujours valables, ces dispositions ont été complétées en février 2005 par la loi portant sur « l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées ». Le texte instaure un principe de « compensation » - adaptations techniques du poste, formation, accompagnement ou aménagement des horaires - qui permet aux travailleurs handicapés d’être sur un pied d’égalité sur le marché du travail.

Grâce aux fonds récoltés auprès des entreprises - 420 millions d’euros en 2014 – l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) finance les actions d’insertion dans l’emploi menées par les entreprises, ainsi que la mise en œuvre des parcours de formation professionnelle qualifiante des demandeurs d’emploi handicapé. En 2014, ce sont plus de 121 000 interventions qui ont été ainsi financées (insertion ou maintien dans l’emploi, compensation du handicap, formation, etc).

Des difficultés d'insertion accrues

Les attentes sont importantes. Deux millions de personnes handicapées âgées de 15 à 64 ans sont susceptibles de chercher du travail en France, selon l’enquête emploi 2011 de l’Insee. Soit 5% de la population en âge de travailler. Fin décembre 2014, 452 700 d’entre eux étaient inscrites à Pôle emploi, ce qui représentait une augmentation de +9,5% sur les douze mois précédents. A l’évidence, les personnes handicapées sont tout autant si ce n'est plus victimes de la crise que les valides.

Leurs difficultés d’insertion sont d’ailleurs accrues par le fait que nombre d’entre elles présentent des caractéristiques qui ne facilitent pas leur recrutement : plus âgées - 46% ont 50 ans ou plus contre 23% pour l’ensemble des publics - elles sont aussi moins qualifiées - seuls 25% des travailleurs handicapés ont un niveau supérieur ou égal au bac  contre 44% pour le reste des actifs. Et 57% sont chômeurs de longue durée (contre 45%).

Pour Ryadh Sallem, champion paralympique en basket-fauteuil et natation, et entrepreneur social, les personnes handicapées ne doivent cependant pas baisser les bras. « Ils doivent dépasser leur handicap jusqu’à le rendre invisible aux yeux des autres », explique-t-il dans une vidéo réalisée à l’occasion des Abilympics. Un dynamisme que nombre de valides peuvent lui envier.

Auteur

  • Eric Béal